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David Robo : "Il n'y a pas eu assez de foncier économique acheté ces dix dernières années"
Interview Vannes # Industrie # Collectivités territoriales

David Robo maire de Vannes et Président de Golfe du Morbihan Vannes Agglomération "Il n'y a pas eu assez de foncier économique acheté ces dix dernières années"

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David Robo, maire de Vannes et président de l'agglomération, a répondu à l'invitation du Vannes Morbihan Business Club pour un échange direct avec les chefs d'entreprise locaux. Foncier disponible, emploi, aménagement des infrastructures, logement des salariés sont autant de thématiques qui ont été abordées.

David Robo, maire de Vannes et président de l'agglomération, a partagé un temps de questions-réponses avec de nombreux dirigeants locaux. — Photo : Hélène Baron

Comment sécuriser le foncier à l’horizon de 10 ou 20 ans ?

C’est un enjeu important. Nous avons un tissu économique qui se développe. Aujourd’hui, ce territoire a une faiblesse : son foncier économique. L’agglomération n’a pas acheté assez de foncier ces dix dernières années et en a vendu trop facilement. Depuis que je suis président de l’agglomération, je réfléchis à chaque demande de foncier selon la pertinence des projets. Une étude a été lancée au sein de l’agglomération et elle vient de rendre ses conclusions sur les besoins des zones d’Artipole à Plescop et du Gohélis à Elven. Il s’agit de voir ce que l’on peut faire autour en extension.

À propos de la loi Zan dans le bassin de Vannes Agglomération, la réserve foncière disponible va être diminuée de 37 % sur les huit années à venir. Comment les attributions du foncier seront-elles déterminées ?

Dans le cadre de la loi Zan (Zéro Artificialisation Nette), l’agglomération vannetaise dispose d’un droit à construire de 436 hectares jusqu’en 2031 qu’il faudra répartir entre les 34 communes du territoire. J’ai déjà dit à mes collègues maires et pour paraphraser Churchill qu’il y aurait du sang et des larmes. La loi Zan est parfois critiquée mais en Bretagne, dans le Morbihan, sur ce territoire, nous sommes des élus responsables. Demain, nous ne pourrons pas tous avoir les mêmes ambitions sur ce territoire et moi, j’assumerai mon rôle de président de l’agglomération.

Nos territoires sont attractifs, comment loger les habitants et notamment les salariés ?

Le logement est une faiblesse sur ce territoire. Nous ne sommes, selon moi, qu’au début d’une crise importante du logement en France. Quand je vois que l’on annonce l’arrêt du dispositif Pinel, ce n’est pas forcément réservé aux personnes qui ont énormément d’argent. Moi, en tant qu’élu, j’ai besoin d’investisseurs privés pour loger des personnes avec des loyers plafonnés. Il faudra aussi construire des logements sociaux. Il faudra aussi savoir construire verticalement, pas seulement à Vannes ou dans les communes adjacentes mais aussi à Saint-Armel, Saint-Gildas…

Qu’est-il prévu pour faciliter l’accès des salariés aux zones d’activités de notre territoire ?

Le giratoire du Liziec est au cœur de nos préoccupations en raison de sa configuration actuelle qui entraîne des ralentissements importants à certaines heures. Son réaménagement est un projet à 80 millions d’euros. Il en manque encore 20. Nous allons voter le montant du marché de la passerelle de Vannes. En 2022, la gare de Vannes représente deux millions de passagers. C’est plus 40 % par rapport à 2018. Quimperlé, Lorient, Auray et Vannes se sont fictivement unies pour créér la métropole de Bretagne Su ; ceci afin de peser face à Brest et Rennes. Nous avons passé un accord avec la Région Bretagne. À partir de 2025, il y aura 21 arrêts quotidiens supplémentaires de Lorient jusqu’à Redon. Pour que cela fonctionne, il faut aussi avoir des transports en commun de la gare vers les zones d’activités.

La gare de Vannes se métamorphose, des projets immobiliers vont voir le jour mais quelle sera la place des entreprises au sein de ce nouveau pôle ?

Il y a deux ou trois ans, je n’avais pas en projet d’avoir des bureaux proches de la gare. Mais aujourd’hui, la gare sera un petit ensemble dans ce grand foncier qui se reconfigure. Du foncier se libère avec le déplacement de la gare routière, nous récupérons le parking devant l’hôpital. Un nouveau quartier se crée, donc les gens qui travailleront là arriveront sans doute en train. Donc, oui à du bureau sur le secteur de la gare.

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