Daniel Caille (Vivalto Santé) : « Nous nous renforçons en Normandie »
Interview # Santé # Fusion-acquisition

Daniel Caille (Vivalto Santé) : « Nous nous renforçons en Normandie »

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Avec sept rachats en 2019, le groupe Vivalto Santé, troisième acteur de l’hospitalisation privée en France, connait une forte poussée de croissance. L’entreprise dirigée par Daniel Caille est sur le point de faire entrer quatre nouveaux établissements de santé dans son escarcelle.

Après les Pays de la Loire, le groupe Vivalto Santé (8300 salariés, 730 M€ de CA en 2019), fondé par Daniel Caille, renforce ses positions en Normandie — Photo : © Vivalto Santé

Le Journal des Entreprises : Le groupe Vivalto Santé, que vous avez bâti il y a 10 ans à partir du centre hospitalier Saint-Grégoire, près de Rennes, poursuit son irrésistible ascension, avec une stratégie d’acquisitions tous azimuts. Vous êtes aujourd’hui le troisième acteur de l’hospitalisation privée en France, avec 8 300 salariés et 730 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019. Jusqu’où souhaitez-vous amener votre groupe ?

Daniel Caille : Nous n’avons pas la volonté de devenir le leader français en termes de taille. La troisième place nous va bien. D’abord, il y a un énorme écart avec nos concurrents. Ramsay Santé, qui a racheté Générale de Santé (fondée par Daniel Caille, NDLR), réalise 3,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Elsan, le numéro 2, fait 2 milliards d’euros, quand nous, nous devrions réaliser 850 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020. Nous cherchons davantage à être dans une stratégie de leadership territorial. Là où nous sommes présents, nous souhaitons proposer une offre de soins la plus complète possible, en liaison avec la médecine de ville et en coopération-concurrence avec l’hôpital public. C’est ça notre ambition. Nous l’avons fait en Bretagne. Nous l’avons fait dans les Yvelines. Nous l’avons fait en 2019 dans les Pays de la Loire, avec le rachat de trois établissements à Cholet, Saint-Nazaire et Nantes (Polyclinique du Parc, Polyclinique de l'Europe, Hôpital privé du Confluent, NDLR), et nous allons continuer.

Comment expliquez-vous la montée en puissance de votre groupe ?

D. C. : Il y a 10 ans, nous avons proposé à tous les praticiens de devenir actionnaires. Cela n’existait pas en France, ni même en Europe. C’était une sorte d’alliance originale entre des médecins libéraux et des actionnaires financiers. C’était un pari risqué et aventureux qui nous condamnait à de la croissance si l’on ne voulait pas être racheté. Celle-ci a été facilitée par deux éléments. Les baisses tarifaires dans l’hospitalisation privée qui ont conduit des établissements indépendants à vouloir s’adosser à des structures plus solides comme la nôtre. Et le mouvement de territorialisation de l’hospitalisation privé, souhaité par les autorités de santé, pour mieux organiser les filières de prise en charge. C’est ce qui a expliqué notre grand développement sur la région Pays de la Loire en 2019.

Quelles sont vont prochaines cibles ?

D. C. : Nous nous renforçons en Normandie. Nous avons obtenu le feu vert de l’Autorité de la concurrence pour reprendre, fin janvier, le groupe Mathilde Médical Développement à Rouen, qui compte quatre établissements (la clinique Mathilde à Rouen (76), la clinique Bergouignan à Evreux (27) et deux centres de radiothérapie à Evreux et Melun (77), NDLR). Cela représente environ 55 M€ de chiffre d’affaires. Nous consolidons une offre territoriale, tout en n’étant pas dans des critères de concentration. Comme nous le faisons habituellement, nous allons moderniser ces établissements, investir et augmenter la performance économique. Nous voulons constituer des ensembles cohérents qui pourront proposer une offre coordonnée sur le plan médical. La clinique Mathilde de Rouen va notamment pouvoir s’adosser à la clinique de l’Europe, une grosse clinique que nous possédons déjà dans cette ville.

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