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Cuisines Schmidt et Cuisinella investissent 40 millions d'euros
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Cuisines Schmidt et Cuisinella investissent 40 millions d'euros

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Pour alimenter sa forte croissance à l'échelle européenne, la Société alsacienne de meubles (Cuisines Schmidt et Cuisinella) investit actuellement 40 M€ à Sélestat.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Après la modernisation en 2015 de l'usine historique basée au siège du groupe à Lièpvre, pour un montant de 35 M€, la Salm, lance aujourd'hui la construction d'une troisième unité de production sur son site de Sélestat. Le fabricant de cuisines plus connu sous ses marques Cuisinella et Cuisines Schmidt, a fait l'acquisition de 20 hectares (soit la même superficie que son site actuel) et investit actuellement 40 M€ dans la réalisation de cette troisième unité (U3) qui sera dédiée, comme U1 à la réalisation de panneaux et composants. L'usine centrale (U2), gérant le montage et l'assemblage, « verra, elle, ses capacités doublées d'ici à 2020 », annonce Jean-Thierry Catrice, directeur général du groupe à capitaux familiaux détenu par la famille Leitzgen. Ces chantiers pourraient permettre de créer une centaine d'emplois d'ici à la fin de l'année sur ce site qui emploie déjà 750 personnes.

Croissance européenne
Ces investissements sont la résultante du développement concomitant des deux réseaux Schmidt et Cuisinella, qui totalisent aujourd'hui 707 magasins dans 10 pays européens (522 en France).
La Salm, qui emploie près de 1.500 personnes, annonce un chiffre d'affaires consolidé (réseau inclus) de 1,3 milliard d'euros en croissance de 8 % en moyenne par an. 50 nouveaux magasins voient le jour chaque année, « soit environ un par semaine, pointe Jean-Thierry Catrice. Nous réalisons actuellement 20 % de notre chiffre d'affaires à l'export mais ce chiffre va être amené à augmenter. On ouvre désormais chaque année plus de magasin à l'étranger qu'en France ». Le groupe a également créé il y a 18 mois une joint-venture en Chine avec un partenaire local : « On y déploie le même business model qu'en Europe avec un réseau de concessionnaires et une usine digitalisée dédiée à ce marché qui a démarré la production en juin ». L'investissement pour l'usine s'élève à 35 M€. 100 magasins ont déjà ouvert, une centaine est en cours d'installation. « On vise un réseau de 400 magasins d'ici à la fin de cette année », annonce le directeur général.

Salm s'attaque au rangement
Toujours en pleine croissance sur le créneau de la cuisine la Salm s'attaque aussi désormais
au segment des meubles de rangement. « Chacun aspire au bien-être dans son habitat. C'est un marché énorme. Nous nous sommes focalisés en premier lieu sur la cuisine, en forte évolution depuis 20 ans. Le rangement a connu une évolution plus lente mais c'est un marché tout aussi grand qui pourrait décoller dans les années à venir », prédit Jean-Thierry Catrice. Sept magasins spécialisés ont déjà ouvert à côté des magasins dédiés aux cuisines « dans des zones commerciales considérées comme porteuses », précise-t-il. Mais tout concessionnaire Cuisinella ou Schmidt peut aussi proposer ces nouveaux produits aux côtés des cuisines et salles de bain.

Le choix du sur-mesure
La Salm fait évidemment face à la concurrence d'autres fabricants. Et si ses marques sont bien identifiées en France, il reste encore un gros travail marketing à mener à l'étranger pour les faire connaître. Mais le groupe dispose d'une organisation qui lui permet de se distinguer à deux titres. Il est tout d'abord à la fois fabricant, distributeur et installateur de ses produits « et donc à même de saisir les évolutions des besoins de nos consommateurs tout en maîtrisant l'ensemble du process », pointe Jean-Thierry Catrice. Deuxième atout : il ne propose que des produits personnalisés. Volume ne rime pas forcément avec standardisation. Chez Salm c'est même tout l'inverse. Ses usines fabriquent 600 cuisines par jour, toutes sur mesure, selon les spécificités des pièces et des goûts de leur client. « Nos technico-commerciaux disposent d'outils VAO pour proposer à leurs clients une vue 3D de leur projet. Une fois le devis signé, ce plan est converti en données qui permettent de mettre en branle l'approvisionnement, d'écrire les parcours d'outils des robots sur les lignes pour livrer le produit dans les délais prévus ».

Un ballet bien orchestré grâce à des investissements massifs depuis 30 ans dans l'automatisation des process et la digitalisation. « On investit plus cette année dans les outils et machines, mais en 2015, par exemple, nous avons autant investi dans le digital que dans l'usine. L'important ne se voit pas : il est digital et humain », insiste le directeur. 62 ingénieurs informaticiens travaillent en interne pour améliorer sans cesse ce processus numérique, sans compter la quarantaine de prestataires externes.

Salm (Lièpvre) Présidente : Anne Leitzgen 1.450 salariés CA 2014: 405 M€ 03 89 58 24 00

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