Du 29 août au 5 octobre 2023, le Relais Thalasso Ile-de-Ré (84 salariés, jusqu’à 135 en pleine saison, pour 10,5 M€ de CA en 2022) reçoit les 65 membres de l’équipe de Géorgie : joueurs, staff, représentants de l’organisation et des agents de sécurité dépêchés par le comité de la Coupe du monde de rugby, qui se déroule en France à compter du 8 septembre. Ils occupent environ la moitié de l’hôtel - d’une capacité de 97 chambres - et en font leur camp de base, l’un des 20 établissements choisis parmi 250 candidats au départ en France.
Des lits plus larges
"Nous l’avons su en juillet 2022", raconte le directeur général de la structure Sylvain Morin. C’est lui qui a impulsé la candidature dès 2017, quand il était directeur commercial du groupe baulois Relais Thalasso (40 M€ de CA via ses quatre établissements). "Nous avons monté le dossier en partenariat avec la communauté de communes et le Stade Rochelais. Dans un territoire comme le nôtre qui vit rugby, il était impensable de ne pas accueillir une équipe !"
Impensable mais pas si simple. Il a fallu consacrer "énormément de temps" pour accorder les parties prenantes et montrer patte blanche pour respecter le calendrier et le cahier des charges. Dans les faits, cela s’est traduit par exemple par une nouvelle literie, à la mesure du gabarit des joueurs : "Nous avons changé environ 40 lits pour des sommiers, matelas et surmatelas haut de gamme, de 100x200 cm". Pour le reste - espaces de travail, de visionnage, restauration à conformer aux consignes, etc. -, l’établissement est déjà rompu à l’exercice en accueillant régulièrement des équipes sportives. Notamment celle d’Espagne pour l’Euro 2016 de football, leur plus gros coup, dont Sylvain Morin était aussi à l’origine. "Quand on a goûté à un tel événement, on a envie d’y retourner", sourit le sportif dans l’âme. "Pour nos équipes c’est très motivant, même si une fois la compétition finie, une partie des saisonniers disparaît !"
"Ce n’est pas gagné"
À la grande différence de l’Euro, pendant cette Coupe du monde de rugby, l’établissement n'est pas privatisé et les clients côtoient les joueurs. Question de budget. Autant l’opération s’était avérée très bénéfique économiquement parlant avec les footballeurs espagnols, autant cette fois, par rapport à une saison normale, "ce n’est pas gagné" avoue le directeur. Les moyens des deux équipes sont incomparables. "Il faudra donc remplir l’autre moitié de l’hôtel, ainsi que les chambres des rugbymen quand ils seront de matchs pendant trois week-ends. Septembre est toujours un très bon mois pour nous, propice à l’accueil à la fois des curistes, des séminaires et des touristes. L’événement rebat les cartes."
Alors, le directeur ne lésine pas pour prêcher la bonne parole auprès de ses clients : "Je leur vends l’expérience humaine qui est tout à fait exceptionnelle, c’est une vraie chance". Les acteurs du territoire s’unissent pour frapper fort en termes de communication et multiplier la signalétique entre La Rochelle et l’île de Ré.
