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Coronavirus : Moovency a pu lever 2 millions d'euros avant la crise
Ille-et-Vilaine # Informatique # Levée de fonds

Coronavirus : Moovency a pu lever 2 millions d'euros avant la crise

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Le rennais Moovency développe des outils numériques de prévention ergonomique à destination des industriels. Grâce à un modèle économique solide, la start-up a bouclé un plan de financement de 2 millions d’euros, juste avant la crise. Renforcé en fonds propres, Moovency s’interroge néanmoins sur la manière dont elle va pouvoir conduire son développement.

La start-up Moovency, qui développe un outil permettant d’évaluer l’ergonomie des postes de travail dans l’industrie, a finalisé sa levée de fonds juste avant la crise du coronavirus — Photo : © Moovency

Moovency a eu chaud. La start-up rennaise de 9 salariés (CA non communiqué) hébergée au Village by CA d’Ille-et-Vilaine a bouclé une levée de fonds de 2 millions d’euros, le 12 mars, soit deux jours avant le début de confinement. « J’ai senti le vent du boulet. Les deux premières semaines de mars, j’avais mes investisseurs au bout du fil tous les jours pour les convaincre de poursuivre l’opération », se remémore François Morin, fondateur et directeur général de l’entreprise créée en novembre 2018.

Contre une entrée au capital d’un industriel français - qui souhaite rester anonyme -, Moovency a pu compter sur un apport de 300 000 euros. Des business angels bretons (dont ceux de BA 35, ex-Logoden) ont aussi investi 180 000 euros. Cette marque de confiance a permis d’ajouter également 550 000 euros sous la forme d’obligations convertibles de Bpifrance au titre du label French Tech Seed, et par l’entrée d’Ouest Valorisation au capital de la société. Enfin, la jeune pousse a obtenu des aides à l’innovation et sollicité un prêt bancaire auprès du Crédit Mutuel de Bretagne. Sa ligne de crédit de 400 000 euros, auprès de l’établissement, devrait être débloquée dans les prochaines semaines.

Devenir un acteur majeur de la prévention des TMS

Grâce à cet argent frais, Moovency se trouve en ordre de marche pour continuer sa conquête. L’entreprise collabore auprès de sociétés industrielles dans la mise en place d’outils numériques de prévention ergonomiques. Des solutions qui permettent de détecter en temps réel les troubles musculosquelettiques (TMS) sur les postes de travail et donc de répondre à des enjeux de santé publique. Moovency travaille avec des ergonomes indépendants dans la vente et l’après-vente de ses outils. Elle dispose d’une base de clients solide dans les secteurs de l’automobile, de l’agroalimentaire et de la métallurgie. SVA Jean Rozé, Safran, Faurecia ou Amazon ont déjà signé avec la TPE rennaise. Rapidement, Moovency entend se positionner comme un acteur majeur du secteur de la prévention des TMS dans le monde. Grâce à sa levée de fonds, la start-up souhaite étendre son offre à l’international, principalement en Europe, au Canada et aux États-Unis. Elle est aussi en recherche de partenaires et prévoit de renforcer ses équipes.

Un cash-flow confortable

Photo : Baptiste Coupin

Reste que l'épidémie de coronavirus pourrait freiner son développement. « Nous avons eu tout l’argent souhaité à temps mais l'épidémie nous a conduits à stopper nos dépenses, notamment celles liées au recrutement. L’objectif de la levée de fonds était de booster l’activité mais les inconnues autour du coronavirus font que le projet de déploiement commercial présenté aux investisseurs est chamboulé. Aujourd’hui tout est en stand-by », regrette François Morin.

L’entreprise mesure toutefois sa chance. Côtoyant d’autres start-up au Village by CA dont l’avenir pourrait s’avérer plus sombre, elle sait que sa pérennité est assurée. « Nous disposons d’un cash-flow (flux de trésorerie, NDLR) qui peut nous permettre de tenir deux ans et demi à trois ans et notre modèle économique est éprouvé. Nous suivons les industriels : si ça prend plus de temps pour redémarrer, on fera avec », philosophe le dirigeant.

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