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Coronavirus : le groupe Richou mise sur une relance de son activité à l'automne 
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Coronavirus : le groupe Richou mise sur une relance de son activité à l'automne 

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Pour le groupe choletais Richou, spécialisé dans le tourisme et le transport de voyageurs, l’activité s’est arrêtée net le 16 mars. Deux mois et demi plus tard, elle repart timidement, avec la réouverture de ses agences prévue la semaine du 25 mai. L’impact de la crise est énorme mais le groupe familial veut rester confiant, espérant une relance à partir de cet automne.

L'agence choletaise de Richou Voyages sera la première à rouvrir durant la semaine du 25 mai. (Archives) — Photo : Olivier Hamard JDE

La période offre bien peu de visibilité pour les professionnels de l’activité touristique. À Cholet, le groupe familial Richou, spécialisé dans le tourisme et le transport de voyageurs avec 250 salariés, navigue à vue entre espoir de reprise et réalités d’une crise sanitaire qui plonge l’ensemble de la filière dans un trouble sans précédent.

Une réouverture partielle des agences

Le 16 mars, le groupe Richou a fermé ses 31 agences de voyages, dans le Grand Ouest et à Paris. Celle de Cholet, dans les locaux du siège social, rouvrira en premier ses portes autour du 25 mai, à raison de quelques heures par semaine avant que les autres ne fassent de même. « Nous avions envisagé de reprendre le 11 mai, mais nous n’avions pas suffisamment d’informations, indique Jean-François Richou, directeur général associé de Richou Voyages. Ce sera une ouverture encore très partielle, de l’ordre d’une demi-journée par semaine par conseiller voyage dans chacune des agences. Nous ne proposerons pas ou peu de voyages dans un premier temps, mais il s’agit surtout de répondre aux clients et de montrer physiquement qu’on est là. » Les agences, qui emploient au total entre 60 et 70 personnes sur les 250 salariés du groupe, auront ainsi été fermées plus de deux mois. Et depuis le 11 mai, ce qui s’annonce comme un long déconfinement n’offre pas plus de visibilité au groupe choletais. Pour son activité de voyage, tout comme pour la partie transport de voyageurs, qui compte pour 25 % d’un chiffre d’affaires ayant avoisiné les 60 millions d’euros en 2019. Elle était à l’arrêt jusqu’à présent et a repris en partie la semaine dernière, avec la réouverture des écoles et des circuits de ramassage scolaire, qui ne représentent que 20 % de l’activité transport de voyageurs. Les cars qui desservent le réseau Flixbus, eux, attendent encore au dépôt.

Annulations et rapatriements

L’activité d’organisation et de vente de voyages, qui compte pour le reste du chiffre d’affaires du groupe, est toujours totalement à l’arrêt. « Avant même le confinement, nous avons enregistré une baisse pour certaines destinations comme l’Italie, témoigne Jean-François Richou.

Nous avons déjà dû annuler des voyages pour le carnaval de Venise, par exemple. Depuis le 16 mars, nous avons tourné avec un effectif minimum, pour organiser les rapatriements en urgence de clients qui étaient en voyage et pour gérer les annulations et les reports. » Depuis le 25 mars, une ordonnance autorise les professionnels du voyage à proposer un à-valoir valable 18 mois plutôt qu’un remboursement, ce qui soulage un peu la trésorerie dans un secteur fortement touché. « En mars, nous avons enregistré une perte de 80 % du chiffre d’affaires, précise Jean-François Richou. Pour les mois d’avril et de mai, la perte sera de 100 %. Parallèlement nous engageons beaucoup de frais pour être prêts pour la reprise. »

Des voyages majoritairement en France

Car c’est bien sur une reprise que veut parier le groupe choletais, peut-être pas dès le début de l’été mais pour le moins cet automne. Depuis le début du mois de mai, il a fait revenir une partie de son effectif afin de préparer la fin de l’année 2020 et 2021. « Nous aurions dû sortir comme chaque année une brochure en mai pour proposer des voyages de septembre 2020 à mai 2021, indique Jean-François Richou. Nous avons choisi d’éditer une brochure pour les trois saisons automne, hiver, printemps, à cheval sur les deux années, que nous voudrions diffuser fin juin ou début juillet. Le pari pour cet automne est de mettre en avant les voyages en France par autocar, même si rien ne permet d’affirmer que ce sera possible. En tout cas, nous serons capables si c’est le cas. Mais les gens seront-ils prêts à partir ? »

À cette question s’en ajoutent beaucoup d’autres : si l’État veut encourager les vacances des Français sur le territoire, qu’en sera-t-il des voyages en autocar, même dans un périmètre national ? Ils nécessitent a minima des hébergements, des lieux de restaurations et des lieux de visite ouverts au public. « Nous aimerions pouvoir planifier plus pour l’automne, confie Jean-François Richou, et anticiper aussi des propositions de séjours à l’étranger. Mais la réouverture des frontières et l’état du transport aérien, qui représente au moins la moitié de nos voyages, suscitent aussi des interrogations. »

Jean-François Richou craint que la filière du tourisme soit dans les dernières à se relever de cette crise. Mais, dans son secteur d’activité, Richou Voyages se situe entre les petits acteurs et les grands groupes. Il conserve ainsi une certaine agilité et le dirigeant choletais, s’il sait que la période sera difficile à passer, veut rester confiant et optimiste. « On ne sait pas si nous retrouverons le niveau d’avant la crise mais on espère pouvoir travailler dans de meilleures conditions en 2021. En 2022, le groupe fêtera ses 70 ans. On espère que ce sera une véritable année de reprise et que tout cela sera derrière nous. »

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