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Coronavirus - Altho : « Nous devions soutenir nos transporteurs »
Morbihan # Agroalimentaire

Coronavirus - Altho : « Nous devions soutenir nos transporteurs »

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Depuis Saint-Gérand (Morbihan) et Le Pouzin (Ardèche), les lignes de production du fabricant de chips breton Altho (108 M€ de CA et 550 salariés en pic de production) fonctionnent à plein régime. Le dirigeant, Laurent Cavard, a choisi de revaloriser de 8,75 % les tarifs des transporteurs et d’assurer le paiement comptant des factures hebdomadaires.

— Photo : Altho

Pourquoi avoir choisi décidé d’augmenter de 8,75 % les tarifs des transporteurs qui travaillent pour Altho ?

Laurent Cavard : Les transporteurs, avec qui nous travaillons, sont à la tête de PME ou ETI régionales. Ce sont des partenaires de longue date. Hier, comme aujourd’hui, ils sont au rendez-vous. Ce sont eux qui assurent le dernier kilomètre. Nos produits sont transportés en remorques bâchées : nos transporteurs combinaient souvent entre nos chips sur un trajet et du transport industriel au retour, par exemple. Aujourd’hui, l’activité industrielle est à l’arrêt. Au vu du faible niveau de rentabilité du transport, ces professionnels traversent une période difficile. Nous devions les soutenir. Ils comptent pour nous. Nous attendons d’eux une qualité de service irréprochable. C’est une façon aussi de leur dire merci.

Vous avez aussi opté pour le paiement comptant des factures hebdomadaires, pourquoi avoir pris cette orientation ?

Laurent Cavard : C’est une aide supplémentaire. Le paiement des factures hebdomadaires est un moyen de soutenir la trésorerie. Altho est accompagné par ses banques. Nos clients de la GMS règlent dans les délais. À nous d’accompagner ceux avec qui nous travaillons au quotidien. Cela s’inscrit également dans notre démarche de développement durable avec nos partenaires et fournisseurs. C’est valable à Saint-Gérand mais aussi en Ardèche.

La production n’a pas cessé dans vos usines depuis le début de l’activité, quel est le niveau d’activité ?

Laurent Cavard : La demande de la grande distribution est forte notamment sur un produit convivial comme le nôtre. De notre côté, nous enregistrons 15 % de personnel en moins : certains doivent garder leurs enfants, peuvent être souffrants… Nous avons dû réduire la voilure en matière de production. Nous avons donc pris la décision, en concertation avec nos clients, de fabriquer moins de références. Cela concerne Bret’s mais aussi les gammes en marques de distributeurs. Il est plus facile de produire de grosses séries.

Avez-vous dû adapter vos process pour garantir la sécurité de vos salariés ?

Laurent Cavard : L’agroalimentaire obéit déjà à de nombreuses mesures sanitaires. Nous les avons renforcées. Le serrage de main a été banni depuis un moment : nous avons adopté le « Ugh » ! Les entrées sur site des équipes sont échelonnées, les distances entre les personnes doivent être bien respectées. Du gel hydroalcoolique est à disposition ainsi que des masques. Nous avons passé et nous passons beaucoup de temps pour définir cette organisation. Chaque jour, deux réunions sont consacrées à tous ces aspects de la crise : elles sont programmées à 9 h 30 et 17 heures.

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