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Comment Sofop Taliaplast réussit à fabriquer en France les outils qu'elle importait
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Comment Sofop Taliaplast réussit à fabriquer en France les outils qu'elle importait

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La PME de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) qui fabrique des casques, rubans de chantiers s'agrandit de 3 000 m² pour produire localement des outils qu'elle importait jusqu'ici de Slovénie. Sofop-Taliaplast a fait du made in France sa marque de fabrique et son facteur clé de succès.

Nicolas Menguy, chef d'atelier a travaillé avec Eugène Reitz, Président de Sofop-Taliaplast, sur le dernier robot de Sofop Taliaplast développé en interne capable de réaliser des panneaux de signalisation. — Photo : JDE

Son secret est affiché en grand sur la bannière qui s'étale sur la façade de l'atelier de Montoir-de-Bretagne. « Ici on fabrique français » porte en étendard Sofop-Taliaplast, la PME de 249 salariés qui fabrique casques de chantier, rubans, signalétiques mais aussi règles pour maçons et autres équipements ou outils nécessaires aux acteurs du BTP et de l’industrie. « Cela fait 10 ans que nous travaillons à rapatrier la production faite dans les pays de l’Est ou en Chine », explique le PDG Eugène Reitz. C’est ainsi qu’il fabrique depuis ses ateliers de Montoir, l’un de ses quatre sites de production, des règles à niveau en aluminium pour les maçons qu’il importait avant de Slovénie. Il investit cette année 1,5 M€ pour construire un atelier de 3 000 m² à côté de son siège actuel. « Nous allons pouvoir doubler la production », annonce celui qui exporte ses produits dans 49 pays.

Aussi compétitive que les concurrents chinois

Il y a 10 ans, la PME fabriquait 50% de ses produits. Aujourd’hui c’est 70%. Une évolution à contre-courant d’un marché où la plupart des fournisseurs français ont ces dernières années déposé le bilan, usés et finalement battus par les faibles coûts de production des concurrents de l’Europe de l'Est et d’Asie. En pleine crise dans les années 2010, Sofop Taliaplast, lui, choisissait d’investir encore plus dans la robotique et la R&D dans l’optique d’intégrer toute la production. Injection aluminium, soudure, et même peinture, tout se fait en interne. « On connait parfaitement la vie des produits chez nous. La main d’œuvre, l’étude, le process, donc nous savons où nous pouvons intervenir pour gagner 2 ou 3 centimes sur le prix de revient », explique Eugène Reitz. C’est ainsi que la PME d'outillage parvient à être compétitive par rapport aux Chinois. « Surtout, nous livrons plus vite qu’eux », observe le PDG.

Un million investi chaque année dans la robotique

Sofop Taliaplast a optimisé toute sa production pour livrer en moins de trois jours à ses clients ses rubans de chantiers comme ses équerres, ses seaux de chantiers, ou encore ses panneaux de signalisation. Pour chacun de ses produits il investit chaque année un million d’euros pour améliorer la robotique et les process. Dernier robot en action : un bras qui découpe, plie en quelques secondes les panneaux en triangles qui serviront pour la signalisation des chantiers. « C’est nous qui avons conçu le programme du robot. Il réalise l’équivalent de 100 000 opérations manuelles », explique le PDG. Dernièrement, l’entreprise s’est aussi mise à développer un produit fait maison. Il s’agit d’un casque de chantier haut de gamme entièrement made in Montoir-de-Bretagne, où le client peut choisir les couleurs, et porter une visière tout en gardant ses lunettes. Tout, de l’idée à la R&D jusqu’à la réalisation et la peinture a été réalisé à Montoir-de-Bretagne. C’est le seul casque made in France.

Et la stratégie marche. Au dessus des robots qui turbinent, un panneau affiche dans chacun des ateliers en temps réel le chiffre d’affaires réalisé. Sofop vient de battre, en octobre, le record de CA réalisé en un mois. Tous les salariés recevront une prime de 200 euros. La PME réalise 36 M€ de CA cette année. Elle en réalisait 4 millions quand Eugène Reitz a repris l'entreprise il y a 35 ans.

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