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Comment Oogarden veut dupliquer son modèle à l'international
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Comment Oogarden veut dupliquer son modèle à l'international

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Bien implanté en France, le site e-commerce de produits pour le jardin Oogarden, basé dans l'Ain, cherche de nouveaux investisseurs pour déployer son modèle en Europe. Une expansion qui passe par le développement de showrooms et des produits en marque propre.

Oogarden renforce sa marque propre, dont les produits constituent aujourd’hui près de 55 % des ventes — Photo : Oogarden

Le nouvel horizon d’Oogarden (96 M€ de CA / plus de 250 salariés) pourrait se dessiner au-delà des frontières de l’Hexagone. Le site de vente en ligne de produits pour le jardin, né il y a quinze ans dans l’Ain, se projette désormais sur un modèle multicanal : un site e-commerce et des showrooms maillant le territoire.

Objectif : multiplier par dix le chiffre d’affaires d’ici dix ans. Mais le plan de bataille n’est pas encore établi. Combien de nouveaux showrooms ? Dans quels pays ? Avec quel argent ? Quels investisseurs ? En attendant de pouvoir répondre à toutes ces questions, Oogarden a une ambition claire : après s’être imposée en France, l’entreprise basée à Ambérieu-en-Bugey veut conquérir l’international, qui constitue aujourd’hui 10 % de son chiffre d’affaires. "En quinze ans, nous avons posé les bases d’un modèle qui fonctionne, est rentable et arrive à maturité en France", explique Sylvain Legoux, président fondateur de la société.

Sylvain Legoux, président fondateur de la société Oogarden — Photo : Oogarde

Développer les showrooms et les produits en marque propre

Le modèle en question repose très majoritairement sur la vente en ligne. "En 2006, je suis parti du constat qu’il n’existait pas d’enseigne spécialisée dans l’extérieur de l’habitat (mobilier de jardin, piscine, jardinage…). N’ayant pas les moyens de créer mes propres magasins, je me suis tourné vers Internet", décrit le dirigeant. Aujourd’hui le commerce en ligne constitue 83 % des ventes d’Oogarden.

Mais Sylvain Legoux a toujours eu à cœur de développer le "multicanal". La société dispose de huit showrooms répartis sur le territoire français (Ain, Loire-Atlantique, Nord, Bouches-du-Rhône, Seine-et-Marne, Côte-d’Or, Gard et Haute-Garonne) et compte en ouvrir de nouveaux dans les années à venir. "Je ne crois pas au 100 % numérique, fait valoir Sylvain Legoux. Je veux garder du lien social avec mes clients." De la même manière, le dirigeant ne "croit pas" aux marketplaces, ces sites e-commerce qui vendent sur un même site les produits de différentes marques et entreprises. "Elles prennent des marges pouvant aller jusqu’à 18 %. Par ailleurs, j’ai envie que quelqu’un qui achète chez Oogarden sache qu’il achète chez Oogarden. C’est important pour la fidélisation et cela nous permet de maîtriser les données de nos clients", précise-t-il.

C’est également dans cette optique de fidélisation qu'Oogarden renforce sa marque propre, qui constitue aujourd’hui près de 55 % des ventes. L’objectif est d’atteindre 70 % d’ici trois ans, en étoffant encore le catalogue de 6 000 références de la société. Des produits qui viennent de "partout dans le monde". D’Asie, d’Europe (un produit sur deux), mais aussi de France (un sur quatre). "Pour tout ce qui est en plastique, nous nous fournissons beaucoup dans le bassin d’Oyonnax, dans l’Ain, où de nombreuses entreprises ont encore un vrai savoir-faire. Pour le métal et le bois, c’est plus compliqué. Nous sommes très souvent obligés de nous tourner vers l’international", pose le dirigeant.

Multiplier les ventes par dix en dix ans

Le modèle Oogarden repose sur un système intégré. Communication, achats, bureau d’études, R & D : tout est fait en interne. Le nombre d’intermédiaires est limité au maximum. Depuis deux ans, l’entreprise a même réintégré une partie de son service transport. "Nous avions un souci de satisfaction client, explique Sylvain Legoux. Les réseaux de transport sont saturés. 70 % de nos colis pèsent plus de 30 kg, ce qui nous oblige à passer par des transporteurs qui ne sont pas équipés pour livrer le particulier." Oogarden s’est équipé de 70 camions et a embauché 80 chauffeurs, qui livrent les clients dans un rayon de 200 à 300 km au départ des huit showrooms. "Nous livrons aussi en Belgique, grâce à notre entrepôt situé à côté de Lille, et nous avons un entrepôt en Allemagne qui nous permet d'y réaliser des ventes."

Prochaine étape : se développer au Royaume-Uni, en Autriche et en Italie. "Notre marché pèse 80 milliards d’euros en Europe", souligne Sylvain Legoux. Pour conquérir ces territoires, l'ETI a besoin de fonds. Les actionnaires entrés en capital il y a sept ans (Aquasourça, Sofinca et la Financière de la Rochette) alors que la société réalisait 20 millions de chiffre d'affaires souhaitent désormais se retirer. Oogarden a mandaté la Banque Rothschild pour trouver de nouveaux partenaires pour consolider ses fonds propres. Et Sylvain Legoux voit grand : d’ici dix ans, il ambitionne de réaliser un milliard d'euros de chiffre d'affaires. Déjà, une centaine de recrutements en CDI et en CDD sont en cours.

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