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Comment Elivie veut devenir nº2 dans la prestation de santé à domicile
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Comment Elivie veut devenir nº2 dans la prestation de santé à domicile

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Cet acteur français du marché des prestations de santé à domicile né il y a six mois de la fusion acquisition d'IP Santé et AMS atteint une taille et un niveau de professionnalisation lui permettant d'attaquer de nouveaux marchés.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Des locaux discrets, voire désuets dans une ruelle sans âme du troisième arrondissement de Lyon. Le siège social reflète assez mal les ambitions d'Elivie, acteur de la prestation de santé à domicile. Ce groupe installe chez les particuliers du matériel médical nécessaire à des soins, principalement en assistance respiratoire, perfusion, nutrition et insulinothérapie. Il revendique 90.000 patients et emploie environ 1.100 collaborateurs, dont 150 infirmiers répartis dans 53 agences. Il est né à l'automne 2016 du rachat par IP Santé de son concurrent, le « pure player » AMS, à la faveur d'une augmentation de capital d'IP Santé portée par le consortium HLD, UI Gestion et SRS. Actionnaire majoritaire, le fonds HLD a été attiré par le dynamisme et les marges élevées de ce secteur. Fonds qui a au passage « récupéré » l'ancien P-dg de IP Santé, Louis Champion, en le plaçant à sa tête. Dans le même temps, l'ancien numéro 2 d'IP Santé, Larbi Hamidi, est devenu P-dg d'Elivie.

Devenir nº2

Ce secteur de la santé à domicile est morcelé, composé d'acteurs associatifs, ou de grands groupes gaziers tels que Air Liquide en France ou Linde en Allemagne. Il connaît ces dernières années un profond mouvement de concentration. Un contexte dont veut profiter HLD pour faire de Elivie « le nº2 derrière le gazier Air Liquide ». Une amition crédible ? Oui selon Louis Champion,. Selon lui ce marché est pérenne, mieux, « le besoin est en croissance ». Grâce « à la fois au vieillissement de la population et à la demande des pouvoirs publics et des individus eux-mêmes de favoriser la santé à domicile ». Une ambition jugée également crédible par le P-dg d'Elivie, Larbi Hamidi, qui évalue à 10 % la croissance organique moyenne du groupe dont 20 % pour l'activité perfusion/nutrition. Deuxième argument rassurant porté par Louis Champion : la prestation de santé à domicile bénéficie « d'une bonne solvabilité de la demande » puisque les soins sont pris en charge par l'assurance-maladie.

Méthode

Pour se hisser à la deuxième place, Elivie accentue simultanément sa stratégie de professionnalisation, de formation, d'harmonisation des agences que menait IP Santé. L'entreprise vient de financer un investissement de 8 millions d'euros pour équiper le groupe d'un logiciel ERP permettant de structurer les process, les stocks, les mouvements financiers de chaque agence. Mais surtout, Elivie a identifié trois principaux axes de croissance.

1- S'imposer davantage sur le marché du diabète.Celui-ci représente 23 % du chiffre d'affaires du groupe lyonnais. Pour ce faire, Elivie a conservé une marque baptisée Asdia déployée exclusivement en direction de cette spécialité et à laquelle elle dédie des agences et infrastructures spécifiques. Le groupe entend aussi prendre des parts sur un marché connexe : celui du traitement et du suivi des plaies liées au diabète. « Nous allons déployer une activité " pansement " sur les plaies chroniques, activité jusque-là détenue par les pharmacies. Ce marché en France est énorme, évalué à 800 millions d'euros selon Larbi Hamidi. « Notre valeur ajoutée résidera dans le service lié à la surveillance de la plaie en coordination avec l'infirmière libérale ».

2- Entrer dans le marché de la dialyse. Alors qu'en France seuls 7 % des patients dialysés le sont à domicile, en Belgique ce pourcentage grimpe à 21 %. L'État veut favoriser les dialyses à domiciles. Ainsi, sept agences régionales de santé ont déposé des appels à projet pour développer ce service, qui coûte annuellement et par patient 100.000 euros à l'assurance-maladie. Ces agences ont besoin de partenaires déjà sur le terrain, Elivie va donc répondre à certains de ces appels à projet en coordination avec d'autres spécialistes et des établissements de santé. « Nous sommes un partenaire pour accompagner un établissement de santé, et pouvons apporter notre savoir-faire sur la logistique, l'accompagnement technique... » argumente le P-dg.

3- Dernier axe de croissance, mettre un pied hors de l'Hexagone. Vers les pays frontaliers et francophones, le Benelux, la Suisse.

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