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Comment BeeMyDesk s'est adapté à la crise sanitaire en pivotant
Témoignage Saint-Étienne # Informatique

Comment BeeMyDesk s'est adapté à la crise sanitaire en pivotant

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Partie à l’origine sur un modèle basé sur l’échange en présentiel, la start-up stéphanoise BeeMyDesk a été contrainte de pivoter pour faire face à la pandémie de Covid-19. Passé désormais à un modèle 100 % en ligne, l’organisateur d’ateliers collaboratifs, ou workshops, a vu son chiffre s’envoler depuis le mois de juin.

— Photo : BeeMyDesk

« J’ai créé BeeMyDesk en juillet 2019 à Saint-Etienne avec Romain Serre et François Voron. À l’origine, l’idée était de mettre en relation des entreprises avec des bureaux vacants ou sous-utilisés et des professionnels qui, eux, ont besoin ponctuellement d’un bureau pour travailler. L’objectif étant d’utiliser ce prêt de bureau comme vecteur de rencontre entre professionnels pour échanger et, pourquoi pas, générer des interactions et du business.

Nous sommes donc partis sur un concept de plateforme web de mise en relation avec ce but que les gens se rencontrent dans la vraie vie. Et comme, dans notre modèle, l’entreprise n’était pas rémunérée pour le prêt de bureau, l’idée était qu’en contrepartie, la personne qui venait dans l’entreprise puisse donner un peu de son temps et partager son savoir. »

Le Covid chamboule le modèle

« Nous avons fait ça pendant six mois et puis, début mars, sont arrivés le Covid et le confinement. L’objectif de faire se rencontrer les gens dans la vraie vie n’était plus possible et notre modèle n’était plus viable. Il a donc fallu trouver autre chose. Finalement, nous sommes restés sur notre idée de faire se rencontrer les gens pour qu’ils partagent des connaissances mais au lieu de le faire en présentiel, nous l’avons fait via le numérique. Nous avons organisé des webinaires, gratuits, de 20 minutes, diffusés en directs sur YouTube, que nous avons appelés les "Talks BeeMyDesk" (conférences, NDLR). Nous avons commencé par aborder toutes les problématiques que les dirigeants pouvaient avoir durant cette période : télétravail, gestion du stress, comment protéger sa trésorerie…

Au fil du temps, nous avons élargi le panel de nos thématiques et aussi celui de nos intervenants avec Pascal Perri (économiste), Carlos Dias (investisseur de la tech), Gaspard Gantzer (ancien conseiller de François Hollande) ou encore Edgar Grospiron (ancien champion olympique), qui nous ont fait gagner en notoriété et crédibilité. C’est à la suite de ces 38 ateliers en ligne que nous avons vraiment amorcé notre pivot. Nous avons compris que notre spécialité était de trouver des experts qui répondent aux problématiques des professionnels. Mais avec les conférences nous restions trop en surface, donc nous avons lancé des "workshops" (ateliers collaboratifs, NDLR) sur un format de deux heures en visioconférence et ouverts sur inscriptions et après sélection à seulement cinq personnes. L’idée étant que l’expert consacre 20 minutes à transmettre de l’information descendante et tout le reste du temps à échanger avec les participants de manière à créer une sorte de co-construction dans les réponses apportées à chaque problématique. »

Un chiffre d'affaires multiplié par 20

« Ce pivot a été un vrai accélérateur de business. Entre la sortie du confinement et maintenant, nous avons fait 20 fois plus de chiffre d’affaires qu’entre juillet 2019 et mars 2020. Nous avons trouvé notre modèle. L’objectif est désormais de le confirmer pour atteindre les 120 000 euros de chiffre d’affaires sur notre second exercice et de développer le nombre de nos workshops qui ont déjà doublé depuis leur démarrage. »

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