Chez Cloître Imprimeurs (102 salariés, 16,5 M€ de CA en 2022-2023), la mise en place d’un plan d’intéressement ne date pas d’hier. “Avant même mon arrivée, c’était déjà en place. Le partage des résultats fait partie des valeurs de l’entreprise depuis le début”, explique Christophe Dudit, dirigeant de Cloître Imprimeurs depuis 2012, date à laquelle il a repris la société d’imprimerie basée à Saint-Thonan (Finistère), fondée par la famille Cloître en 1937. Il détient désormais 70 % des parts aux côtés de ses associés Olivier Le Borgne (20 %) et Hervé Lejeune (10 %).
“Équilibre à trouver”
Sur l’exercice précédent, 2021-2022 cependant et pour la première fois, il n’y en a pas eu. “Il y a eu un problème car nous n’avions pas signé le renouvellement du plan d’intéressement, raconte le dirigeant. Cela m’a mis en rogne, d’autant plus que nous avions fait une bonne année. Finalement, nous avons opté pour donner la somme qu’aurait chaque salarié en PPV (prime sur la valeur ajoutée, ex-prime Macron).” Depuis, le plan a été renouvelé et tout est rentré dans l’ordre.
“Selon moi, partager la valeur créée par l’entreprise quand l’activité est bonne est important, poursuit Christophe Dudit. Bien sûr, les actionnaires ont des dettes à rembourser et l’entreprise doit garder sa capacité d’investissement. Mais il faut aussi que les salariés aient leur part des résultats réalisés. Il y a un équilibre à trouver.”
Il y a quelques années, le dirigeant a même fait évoluer le système de calcul pour rendre l’intéressement plus avantageux. “Nous fonctionnons en palier. Pour simplifier, à 200 000 euros de résultats, le taux est à 20 % ; il passe à 30 % à partir de 300 000 euros et il y a un plafond à 40 % à partir de 400 000 euros. Plus les résultats sont bons, plus les salariés ont un intéressement élevé.”
Partage des valeurs
L’intéressement n’est également pas lié aux salaires de chaque employé mais à son temps de présence. “Le salaire, c’est la rémunération du travail. L’intéressement en est décorrélé, il vient rémunérer les salariés pour les bons résultats de l’entreprise que l’on doit aux équipes, indépendamment de leur niveau de salaires.” Ces derniers sont également une préoccupation du dirigeant. “Nous essayons d’avoir une cohérence entre compétences et salaires, tout en gardant un ratio raisonnable. À mon avis, il ne doit pas dépasser 1 à 5 dans une entreprise. Chez nous, il est plutôt de 1 à 3,5 environ.”
Alors que les recrutements sont difficiles pour de nombreuses entreprises, Cloître Imprimeurs s’en sort plutôt bien. “Mais ce n’est pas l’intéressement ou même les salaires ou les avantages qui nous permettent d’attirer les gens mais plutôt notre marque employeur, estime Christophe Dudit. Nous travaillons notre image sur les réseaux sociaux, nous essayons de bien traiter nos salariés de façon générale. Cela passe par l’intéressement mais surtout par de bonnes conditions de travail. J’essaie que chacun se sente acteur de son métier et puisse s’exprimer. Cela passe par des formations de nos managers, l’attention donnée à la parité, à l’insertion, etc. En ce moment, nous sommes attentifs à l’inflation. Cela touche l’entreprise avec une hausse du prix du papier, de l’énergie, etc. Mais pour nos salariés aussi, tout augmente. Chez Cloître les valeurs d’entraide sont importantes. La réussite passe par le collectif.”
