Vosges
Ceram Industrie redonne vie au site des anciennes papeteries d’Anould
Vosges # BTP # Implantation

Ceram Industrie redonne vie au site des anciennes papeteries d’Anould

S'abonner

Le fabricant vosgien de carrelage Ceram Industrie a décidé d’installer sa nouvelle plateforme logistique sur la friche des papeteries du Souche, à Anould. En reprenant ce site à l’abandon depuis 2012, le spécialiste de la céramique basé à Wisembach souhaite développer ses activités de livraison. Il en profite pour prendre le virage du click and collect.

Michel Thonnelier (à droite) a fondé Ceram Industrie en 1983. Il a vendu la société à son fils Charles (à gauche) en 2018 — Photo : Ceram Industrie

Murs abîmés, carreaux fracturés et sols partiellement inondés : le site des anciennes papeteries du Souche à Anould était en déshérence depuis la liquidation de l’entreprise en septembre 2012. Huit ans plus tard, la vie reprend sur cette friche située à côté de Saint-Dié-des-Vosges. Parmi les nouveaux venus : Michel Thonnelier et son fils Charles, respectivement fondateur et PDG de Ceram Industrie (effectifs : 40 ; CA : 19 M€). Les spécialistes de la céramique ont décidé d’implanter leur plateforme logistique à vingt kilomètres de leur siège social à Wisembach. « Nous avons signé le 28 novembre et les premiers travaux de rénovation ont commencé le 1er décembre, annonce le père de famille. Les rendez-vous sont déjà pris avec les charpentiers, les ingénieurs, les paysagistes et les assureurs. Nous n’avons pas de temps à perdre ».

Sur les 30 000 m² de bâtis édifiés le long de la Meurthe, le gammiste lorrain en récupère 9 000, sans oublier les 10 000 m² de parking. « Pour installer la plateforme, nous avions d’abord trouvé un site intéressant en Alsace, confie Michel Thonnelier. Mais le député Gérard Cherpion et le président de l’agglomération David Valence m’ont dit : non Michel, tu ne vas pas déshabiller Saint-Dié alors que l'agglomération a de quoi accueillir une nouvelle entreprise. L’accord a été conclu en deux ou trois jours ».

« L’avenir, c’est le service »

Fondée en 1983, Ceram Industrie représente aujourd’hui 3 % du marché national du carrelage. Les modèles sont créés dans les Vosges mais leur fabrication se fait en Italie et en Espagne. Les produits sont ensuite livrés dans 400 points de vente partout en France. Près de 250 palettes sont acheminées chaque jour, soit l’équivalent d’une quinzaine de semi-remorques. « Mais aujourd’hui, la donne a changé, explique Michel Thonnelier. Les grandes surfaces de bricolage ne veulent plus stocker les carrelages à l’intérieur. C’est lourd, c’est volumineux et parfois il y a de la casse. À l’extérieur, ce n’est pas mieux : les palettes prennent l’eau et les produits sont impropres à la vente ». Ainsi, pour éviter que les chaînes ne confient leurs stocks aux transporteurs, Ceram Industrie a décidé de monter sa propre plateforme. « Chacun son métier, prévient le Lorrain de 63 ans. Les transporteurs ne sont pas des spécialistes du carrelage. Nos produits ont tous un calibre et une nuance. Ils ne doivent pas être mélangés. Pour prévenir les erreurs, nous allons le faire nous-mêmes ».

L’idée a germé il y a quelques mois, en pleine crise sanitaire. « J’étais confiné, alors j’ai cogité, raconte le dirigeant. Nous avons un modèle qui fonctionne, mais qu’en sera-t-il en 2025 ? L’avenir, c’est le service et le click and collect. Ainsi, un client de Biarritz, de Calais ou de Nancy choisit sa marchandise sur le site Internet d'un magasin de bricolage et la récupère dans son magasin trois jours plus tard. Nous pourrions même envisager de livrer directement chez lui dans les prochaines années. » Pour faire tourner leur future plateforme, Michel et Charles Thonnelier prévoient de former et de recruter. En attendant, plusieurs mois de travaux sont à prévoir. « Nous redonnons vie à un outil industriel presque mort, conclut le Vosgien. Un outil qui, avec quelques investissements et une petite dépollution, peut de nouveau créer du chiffre d’affaires ».

Vosges # BTP # Implantation # Investissement