Le double confinement y a bien sûr contribué : les Français se sont rués sur les jeux de société en 2020. Déjà premier marché d’Europe avant la crise sanitaire, la France a conforté sa position l’an passé, avec une progression de 9,3 %, soit plus de 330 millions de jeux vendus. À Montpellier, l’éditeur Bioviva (27 salariés, CA 2020-2021 : 10 M€) en a profité lui aussi, capitalisant sur sa gamme réputée et multiprimée (34 récompenses à ce jour) de jeux éducatifs et écoresponsables.
Un phénomène appelé à durer
Sur une année normale, Bioviva écoule un million de jeux. La PME montpelliéraine en a vendu 1,5 million l’an passé, profitant d’un engouement généralisé que Jean-Thierry Winstel, dirigeant fondateur de la société, ne voit pas faiblir depuis le début de l’année. "Les Français ont redécouvert les joies du jeu de société et surtout la très grande créativité de notre secteur. Au-delà des classiques comme le Monopoly ou le Scrabble, ils ont vu qu’il existe beaucoup de choix et d’offres, à travers un réseau de magasins spécialisés et d’éditeurs faisant bien leur métier. C’est un phénomène qui va durer, car il a donné un coup de projecteur sur toute la filière. Pour des acteurs comme Bioviva, la fabrication 100 % française et l’écoconception des produits deviennent de vrais facteurs de choix dans l’acte d’achat", analyse-t-il.
Si Bioviva affiche une progression de 50 % en 2020, c’est aussi parce que l’éditeur gère plusieurs axes de croissance. Parmi ceux-ci figure un accord majeur passé avec le groupe Auchan : une opération de fidélité, proposée aux clients de l’enseigne sous forme de coupons de réduction, a permis à l’éditeur montpelliérain d’écouler 750 000 jeux en deux mois. Bioviva espère signer d’autres accords de ce type dans les prochains mois.
De nouveaux axes de développement
En anticipant la réouverture de tous les commerces d’ici quelques semaines, Bioviva table sur une croissance dans ses divers réseaux de distribution en 2021. "Nous prévoyons, au second semestre, un très fort rebond chez tous les réseaux, magasins spécialisés, magasins bio et librairies où nos produits sont vendus", estime Jean-Thierry Winstel, qui évoque une nouvelle croissance à deux chiffres en 2021.
Depuis quelques années, l’entreprise se diversifie aussi à travers plusieurs types de partenariats. Elle a par exemple renouvelé plusieurs contrats de licence avec des éditeurs de poids (Fleurus Presse, le toulousain Milan Presse) pour décliner en livres certaines de ses licences à succès. Dernièrement, Bioviva s’est aussi tournée vers des acteurs de l’agroalimentaire, du tourisme, de la culture, de la santé, ainsi que des institutions, pour créer des projets de jeux personnalisés à vocation pédagogique. Parmi les derniers contrats de ce type figure la Réunion des Musées Nationaux (RMN), pour qui l’éditeur développe trois jeux actuellement. "Le jeu de société devient, pour ces acteurs, un moyen de communiquer nouveau, différenciant, et sans doute mieux reçu que les habituels goodies", avance Jean-Thierry Winstel.
