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BAM Emballages protège sa croissance dans un secteur chahuté
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BAM Emballages protège sa croissance dans un secteur chahuté

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Avec un chiffre d’affaires en hausse régulière de 15 à 20 %, l’entreprise BAM Emballages, basée à Saint-Évarzec et spécialisée dans la distribution d’emballages pour les professionnels, parvient à tirer son épingle du jeu en maintenant sa croissance dans un secteur chahuté. Après deux rachats en deux ans, l’entreprise vient de lancer un service de récupération de plastiques et de polystyrènes usagés.

Anthony Morin a considérablement développé BAM Emballages depuis qu’il a repris l’entreprise, en 2017 — Photo : Jean-Marc Le Droff

Palettes de cartons, rouleaux de films plastiques et autres sacs de chips de maïs… Les étagères des 1 200 m2 de stockage de l’entreprise BAM Emballages, à Saint-Évarzec, sont bien garnies en cette période de fêtes de fin d’année. Un soulagement pour Anthony Morin, qui a repris en 2017 cette entreprise créée en 1978. Car "il y a tout juste un an, à la même période, nous devions passer commande sans savoir à quel prix on allait acheter, ni quels seraient les délais de livraison", se souvient celui qui a vu certains délais passer d’un mois à un an, et les prix de certains emballages flamber de 30 à 40 %. "Aujourd’hui, c’est plus facile à gérer car les prix fluctuent moins rapidement qu’avant, ce qui nous donne davantage de visibilité", estime-t-il. Mais toujours pas de signe de baisse des prix à l’horizon. "Entre la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières, et les taxes sur le plastique qui vont être instaurées, on ne retrouvera pas les niveaux d’avant-crise de sitôt", analyse le dirigeant.

Un nouveau service de collectede films plastiques et polystyrène usagés

Alors Anthony Morin s’adapte. "Pour éviter que ces hausses soit trop fortement répercutée sur leur facture, nous accompagnons nos clients dans leur transition pour qu’ils maîtrisent davantage leurs emballages et fassent mieux avec moins. Certes, dans beaucoup de cas, cela signifie moins de volumes pour nous, mais c’est le sens de l’Histoire", confie celui qui s’est par ailleurs engagé dans la certification RSE territoriale de Produit en Bretagne. "Cette certification va au-delà des normes en vigueur actuellement en France", souligne-t-il. Une démarche dans l’air du temps, à l’heure où les emballages constituent une source de pollution majeure pour l’environnement. C’est d’ailleurs dans cet esprit que, en plus de proposer une gamme d’emballages biosourcés et écoresponsables pour répondre à une demande de plus en plus forte, il vient de lancer un service de collecte de films plastiques et de polystyrènes usagés chez ses clients. "En France, si on enlève les bouteilles en PET, seuls 7 % des plastiques sont effectivement recyclés car ils sont compliqués à trier. Ce service de collecte permet donc à nos clients d’être certains que leurs déchets seront bel et bien recyclés en Bretagne, ce qui contribue à leur politique RSE", explique Anthony Morin, qui fournit plus d’un millier de clients dans tout le Grand Ouest, parmi lesquels des grands noms de l’industrie, mais aussi tout un portefeuille de TPE et de PME-PMI.

Un service qui permet également à ses quatre camions de livraison de ne pas rentrer à vide, et de fidéliser ses clients qui voient ainsi baisser leur facture d’enlèvement de déchets. Après avoir été testé l’automne dernier en conditions réelles en partenariat avec les Quimpérois de Toad (10 salariés, 2,5 millions d’euros de CA), le service vient d’être lancé en fin d’année.

Deux rachats en deux ans

Pour continuer à se développer malgré la crise, Anthony Morin a également misé sur une stratégie de croissance externe. "Notre qualité de service passe notamment par des capacités de stockage renforcées dans nos agences et nos partenaires logistiques, estime ainsi le dirigeant. Cela nous a permis de livrer nos clients au plus vite, sans rupture de stock et de lisser au mieux les fluctuations des tarifs et des délais d’approvisionnement."

Anthony Morin, après avoir racheté son concurrent costarmoricain Gesflux (3 salariés, 1,4 million d’euros de CA) en 2020 dans lequel il a depuis investi 500 K€, a racheté l’année suivante son concurrent nantais Acti Emballage (9 salariés, 3 millions d’euros de CA en 2020). "Les trois structures étaient jusqu’à présent concurrentes : elles sont désormais alliées au niveau commercial et capitalistique. Pour nos clients, cela signifie notamment un catalogue de produits plus important, composé de plus de 1 200 références. Mais aussi une réactivité accrue en matière de disponibilité de la marchandise. Par ailleurs, avec nos trois agences, nous avons pu élargir notre panel de fournisseurs et accroître notre puissance d’achat".

De quoi porter les effectifs à 18 salariés et lui valoir, par deux fois, les honneurs et l’accompagnement du réseau entreprendre Bretagne. De quoi, aussi, devenir leader des distributeurs d’emballages industriels indépendant dans l’Ouest et maintenir une croissance de l’ordre de 15 à 20 % par an depuis sa reprise, pour frôler les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022. Deux recrutements sont par ailleurs prévus en 2023.

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