Vos agents de sécurité évoluent dans le milieu hospitalier, industriel ou encore pour l’événementiel, des lieux qui accueillent pour beaucoup du public. Quel a été l’impact de la mise en place du passe sanitaire, puis vaccinal, sur ces activités ?
La mise en place du passe sanitaire a ajouté de la complexité dans la gestion de nos activités. Nous avons dû trouver 150 agents en 48 heures afin de pouvoir réaliser nos prestations, dans un secteur d’activité qui manque de main-d’œuvre. On estime en effet qu’il manque entre 15 000 et 20 000 agents de sécurité en France. Depuis la fin de l’été, pour réaliser leurs missions, la plupart de nos agents devaient être pourvus d’un passe sanitaire, qui s’est transformé en passe vaccinal au mois de janvier. Nous avons alors mis en place un partenariat avec le CHU de Rouen, afin de les faire vacciner le plus vite possible. Le passe sanitaire s’est avéré être une charge à gérer en plus, que nous n’avons pas répercutée sur le coût de nos prestations. Et sa mise en place s’est déroulée alors que nous faisions face à un surcroît d’activité notamment lié à la forte reprise du secteur événementiel à partir du mois de septembre 2021. Et il a fallu recruter en masse, notamment pour remplacer des départs qui avaient eu lieu pendant la période de crise.
Quels moyens avez-vous mis en place pour réussir à recruter ?
Nous avons créé une cellule de recrutement à la mi-2021. Nous sommes en contact avec des centres de reconversion, notamment auprès des métiers de la police et de la gendarmerie (qui représentent 25 % des effectifs d’encadrement d’Atlas Sécurité, NDLR). Nous participons à des forums sur la sécurité, et sommes en lien avec des écoles pour la partie encadrement de nos métiers (BTS à Evreux et Levallois-Perret, NDLR) via le BTS Management des opérations de la sécurité (MOS). Avec le BTS MOS, l’ambition est de renforcer l’encadrement de nos métiers, qui se structurent petit à petit. Il faut du temps pour organiser le secteur, mais c’est essentiel car les enjeux de sécurité sont importants pour demain. Je crois également beaucoup à l’apprentissage qui permet de former à nos méthodes de travail et d’intégrer à nos effectifs (800 salariés, NDLR) des agents immédiatement opérationnels.
Ces efforts vous permettent-ils de stabiliser vos effectifs ?
La tension est très forte au niveau des ressources humaines, mais nous avons la chance d’avoir peu de turn-over chez Atlas Sécurité (20 M€ de CA, NDLR), avec un taux de 4,8 % quand la moyenne de la profession est à 22 %. Un résultat rendu possible grâce à notre accord d’entreprise qui valorise les salariés, avec un niveau de salaires supérieur de 150 euros à la moyenne de notre secteur d’activité. Il y a également la possibilité pour le salarié de réaliser jusqu’à 500 heures supplémentaires payées par an. De plus, nous organisons des challenges "dépannage" pour effectuer les remplacements de collègues et récompenser ceux qui s’investissent le plus. Nos agents ont aussi la possibilité de progresser dans l’entreprise. Nous développons notamment la partie télésurveillance, avec l’utilisation de drones et allons réaliser les premiers essais sur site de robots de surveillance. De nouvelles activités pour lesquelles nous formons nos agents, l’humain restant indispensable à la gestion de ces nouvelles technologies.
