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Arras Maxéi : « Nous nous donnons cinq ans pour devenir une ETI »
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Arras Maxéi : « Nous nous donnons cinq ans pour devenir une ETI »

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Le fabricant de machines pour l'industrie Arras Maxéi (80 salariés, 14 M€ de CA), basé près d'Arras, fait partie de la quinzaine de PME régionales sélectionnées pour intégrer l’accélérateur lancé par Bpifrance dans les Hauts-de-France. Un programme sur deux ans, censé donner aux dirigeants les clés d’une croissance plus forte et plus solide, et les aider à faire de leur PME industrielle une ETI. Olivier Hutin, président, et Roger Sansano, directeur général, dévoilent leurs ambitions.

— Photo : Arras Maxei

Comment s’est déroulée la sélection pour faire partie de la première promotion de l’accélérateur PME Hauts-de-France ?

Roger Sansano : Finorpa et l’IRD sont présents à notre capital, et ce sont eux qui nous ont suggéré de candidater. Cela nous a tout de suite paru intéressant d’avoir l’occasion de réfléchir au développement d’Arras Maxéi, en ayant un temps alloué pour cela. Sur deux ans, nous aurons huit sessions de deux jours, hors de l’entreprise. Ce sont des plages qui nous sortent vraiment du quotidien, et qui sont plus propices à la prise de hauteur. Nous avons rempli un dossier assez complet, pour présenter l’entreprise et ses enjeux, ses points forts et ses points faibles, mais aussi nos attentes et les sujets que nous voulions aborder au cours des sessions.

Que pensez-vous du programme ?

R.S. : Ce qui est frappant, c’est que même si le panel sélectionné est très varié, par la taille et le domaine d’activité des entreprises, les préoccupations sont les mêmes pour toutes les PME : l’export, la production, les RH, le financement… Nous avons eu une première session en novembre, qui s’est bien passée ; les intervenants et surtout les échanges avec les collègues sont intéressants. La durée de deux jours permet d’aller au fond des sujets. Comme il n’y a pas de concurrents autour de la table, les problèmes sont abordés franchement. C’est aussi l’occasion de s’intéresser à d’autres activités, et de se confronter à des remarques sur des aspects de nos métiers que l’on ne questionne même plus, mais qui tout d’un coup, apparaissent sous une autre perspective.

Concrètement, quels sont les aspects qui, selon vous, seront le plus utiles pour le développement d’Arras Maxéi ?

Olivier Hutin : Ce dont nous allons avoir le plus besoin, je pense, c’est l’accompagnement à 360 degrés, et l’aide à la planification stratégique. Comme toutes les PME, nous avons beaucoup de sujets, et peu de moyens. Il va donc falloir définir des priorités et savoir dans quel ordre nous devons prendre les mesures qui s’imposent. Très concrètement, pour devenir une ETI, nous allons avoir besoin de structurer davantage l’entreprise, notamment au niveau RH. Mais la route est longue entre nos 80 salariés et les 250 d’une ETI, donc à quel stade, précisément, devons-nous franchir ce cap ? C’est à ce genre de questionnement très pratique que nous espérons pouvoir répondre grâce à l’accélérateur, et aux échanges avec les autres entreprises, peut-être déjà mieux structurées que nous. Mais même sur nos points forts, nous avons des choses à apprendre : par exemple, Arras Maxéi réalise 60 % de son chiffre à l’export donc l’international pourrait ne pas être un sujet pour nous. Mais dans l’optique de passer ETI, nous avons besoin de savoir quelle sera la meilleure marche à suivre pour nous développer encore plus à l’export. Est-ce que ça passera par la création d’une filiale à l’étranger ? Est-ce qu’une autre solution serait plus intéressante ? Nous allons pouvoir prendre le temps d’étudier les différents scénarios possibles, avec l’aide de spécialistes.

Combien de temps vous donnez-vous pour devenir une ETI ?

O.H : Si c’est par la croissance organique, le scénario optimiste, c’est dans cinq ans. Si nous passons par de la croissance externe, cela peut aller beaucoup plus vite…

Quels sont les grands chantiers que vous allez ouvrir prochainement ?

O.H : Outre la structuration de l’entreprise, l’un de nos points faibles, c’est la communication. Nous connaissons actuellement une forte croissance, notamment sur la partie conception et fabrication de machines spéciales sur-mesure pour l’industrie. Nous avons réalisé 30 % de croissance en 2018, et 2019 s’annonce très bonne également, mais, comme ce sont des gros marchés, il suffit de quelques commandes en moins pour faire varier le chiffre d’affaires de façon importante. Pour sécuriser notre chiffre, nous devons démarcher plus de clients, et renforcer notre communication. Par ailleurs, comme beaucoup d’entreprises industrielles, nous avons du mal à embaucher. C’est une difficulté que nous allons devoir contourner pour nous développer.

Comment avez-vous associé les salariés à cette démarche, et quelles ont été leurs réactions ?

R.S. : Nous avons bien sûr informé les salariés de ce qui se prépare, même si ce sont surtout les dirigeants qui vont être challengés ! Mais c’est flatteur pour l’entreprise et pour eux de savoir qu’on s’intéresse à nous. Et tout le monde préfère être dans un projet qui avance ! Nous avons ressenti pas mal de curiosité de leur part, et un goût du challenge. C’est aussi un signal intéressant pour eux, de voir qu’un avis extérieur va être porté sur l’entreprise, et que les dirigeants se remettent en question.

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