L’atelier d’usinage Aresia de Baccarat est désormais plein comme un œuf : "nous avons réalisé une extension du bâtiment de stockage en face de l’usine historique" confie sa directrice Nathalie Souchet-Modesse, en poste depuis mars 2023 et issue du secteur de l’énergie. L’heure est à l’optimisation pour le site de production qui bénéficie d’1,5 million d’euros d'investissement engagé dans le parc machines sur les 24 derniers mois.
Le site de Baccarat, spécialisé dans l’usinage haute précision, fabrique principalement des roues et des freins pour le secteur de l’aéronautique civile et militaire. La société bacchamoise était intégrée au groupe aéronautique AEds depuis 2013, avant que ce dernier ne soit racheté en 2018 par le groupe Rafaut devenu depuis le groupe Aresia. Le site de Baccarat bénéficie à plein de l’expansion de sa maison mère. Pour preuve, la signature récente d’un contrat de 5 ans avec l’équipementier Safran qui doit porter le volume d’affaires à "plus de 20 millions d’euros dans le sillage du contrat avec Safran", précise la directrice du site, contre 14,5 millions d’euros en 2022.
D’une PME familiale à une ETI aéronautique
Le groupe Aresia connaît par ailleurs une croissance explosive depuis la reprise de sa direction générale par Bruno Berthet. "Il y a quelques années, les grands donneurs d’ordre de l’aéronautique ont eu la volonté d’avoir affaire à des ETI aux reins plus solides pour pouvoir encaisser les à-coups du secteur", explique le directeur des relations institutionnelles du groupe, Thierry Perardel, en déplacement à Baccarat.
Retour en 2018 : le groupe Rafaut est une PME familiale avec 2 sites spécialisés dans les systèmes d’emports sous les ailes des avions (accroches pour fixer un réservoir ou autre missile, notamment) et dans les commandes de vol. Le dirigeant de Rafaut laisse la direction à Bruno Berthet. L’aventure Aresia démarre à ce moment-là, avec le soutien d’actionnaires comme les fonds HLD, Tikehau et les banques Société Générale et BNP Paribas. Bruno Berthet entreprend une série de croissances externes passant de 2 sites à 14 unités de production entre 2018 et 2022 : une ETI est née.
Cette croissance rapide permet alors à l’entreprise d’étendre ses savoir-faire au-delà des systèmes d’emport et permet à Aresia de répondre aux appels d’offres des équipementiers aéronautiques de manière plus globale. Aujourd’hui, le groupe est exposé à 70 % pour la Défense et 30 % pour le civil. "Les prochaines acquisitions viseront à rééquilibrer les activités, sans que la répartition à 50/50 soit forcément un objectif ultime" précise Thierry Perardel.
La structuration après la croissance rapide
La série de croissances externes laisse place à une structuration, avec des recrutements en local pour la gestion des sites de production, à l’image de celui de Nathalie Souchet-Modesse pour Baccarat, et la création de fonctions transverses comme celle de directeur des relations institutionnelles et d’une direction de l’innovation. Les synergies dans le groupe se font plus nombreuses, l’atelier de Baccarat travaille, par exemple, à l’usinage de pièces pour d’autres sociétés d’Aresia.
Pour l’heure la direction d’Aresia n’envisage pas d’agrandissement de l’atelier de Baccarat mais plutôt de continuer à rationaliser l’organisation pour optimiser l’espace. 10 recrutements en local ont accompagné la croissance sur les 6 derniers mois.
