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"Akwel va investir 250 millions d'euros dans les cinq prochaines années"
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Mathieu Coutier président d'Akwel "Akwel va investir 250 millions d'euros dans les cinq prochaines années"

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Malgré une rentabilité financière en baisse en 2021, l'équipementier automobile Akwel, basé dans l'Ain et spécialisé dans la fabrication de composants utilisés pour le management des fluides et les mécanismes, prévoit d'investir 50 millions d'euros par an pendant cinq ans dans l'optimisation des processus de production et le développement de nouveaux produits.

Mathieu Coutier, président d'Akwel — Photo : DR

Akwel vient d’annoncer ses résultats pour 2021 (10 000 salariés, CA 2021 : 922,4 M€). Comment l’entreprise a-t-elle traversé cette deuxième année de crise ?

Mathieu Coutier : Notre chiffre d’affaires est stable par rapport à 2020, mais en forte rétractation par rapport à 2019 (1,1 milliard d'euros). À l’inverse, notre rentabilité a connu une baisse par rapport à 2020, mais nous sommes revenus au niveau de 2018-2019. Cela reste correct. Nous avons réussi à minimiser les impacts de la crise. Nous avons été touchés par la hausse du prix de l’énergie, des matières premières et des composants. Les constructeurs avec lesquels nous travaillons ont rencontré des difficultés d’approvisionnement, ce qui a entraîné une baisse des commandes. Nous avons également dû prendre en compte les effets de rattrapage relatifs aux hausses salariales. Mais globalement, la situation reste saine et nous permet d’aborder sereinement les transformations de l’industrie automobile.

Comment ces hausses de prix sont-elles répercutées auprès de vos clients ?

Les effets sont lissés dans le temps. Nous avons des protocoles pour gérer ces situations. Certes, nous répercutons les hausses mais lorsque les cours baissent, nous répercutons également les baisses. Nous sommes transparents. Nous montrons également à nos clients que nous faisons des efforts pour réduire l’impact de ces hausses. Nous travaillons à des solutions d'écoconception pour consommer moins de matières premières, expérimentons d’autres matériaux, moins chers, adoptons des approches différentes.

Vous évoquiez la transformation de l’industrie automobile. Comment l’abordez-vous ?

Nous recherchons la performance optimale et la qualité de nos composants. C’est le premier échelon. Avant de parler de transformation, il faut s’assurer que nos clients ont encore envie de travailler avec nous. Cela passe par des investissements dans l’optimisation de nos processus, dans des projets de robotisation (environ 600 robots au sein du groupe) et de digitalisation. Au global, nous investissons en moyenne 50 millions d'euros par an, soit 250 millions d'euros sur les cinq prochaines années. Ces investissements sont également dédiés à l’évolution des produits.

De quelle manière faites-vous évoluer vos produits ?

Nous sommes assez dépendants du moteur thermique. L'évolution vers le véhicule électrique représente un gros effort d’adaptation, des investissements importants. Notre société s’est positionnée sur de nouveaux marchés, comme la dépollution des véhicules. Il y a deux ans, nous avons investi dans la récupération des particules de frein. Mais nous maîtrisons un grand nombre de produits et des technologies qui doivent nous permettre de nous repositionner assez facilement sur des équipements liés aux batteries électriques et aux technologies à propulsion électrique. Mais notre évolution sera proportionnelle à l’évolution des marchés thermiques et électriques.

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