Dans le secteur de la fabrication additive, la start-up lyonnaise 3Deus Dynamics (SAS au capital social de 20 000 € ; 5 personnes) fait un pas de côté. "Aujourd’hui, si l’impression 3D apporte de nouvelles opportunités pour les industriels, elle affronte certaines problématiques telles que la nécessité de reformuler la matière imprimée pour s’adapter aux procédés de fabrication, la fragilité des structures limitant les designs possibles ou encore des cadences de production relativement faibles", expose Julien Barthes, PDG de 3Deus Dynamics.
Pour pallier ces problématiques, la jeune pousse, incubée par la société d'accélération du transfert de technologies (Satt) Pulsalys, utilise une technologie développée au sein de la plateforme technologique innovante 3D Fab dédiée à la recherche en impression 3D pour les entreprises et les laboratoires académiques. "Notre technologie combine une impression 3D par moulage dynamique en milieu granulaire, c’est-à-dire que nous venons plonger la tête d’impression dans un bac de poudre permettant à la fois de soutenir la structure imprimée en lui apportant des propriétés supplémentaires", détaille le dirigeant, cofondateur de la start-up avec Christophe Marquette et Edwin Joffrey-Courtial, deux chercheurs de l’Institut de Chimie et Biochimie Moléculaires et Supramoléculaires de Lyon.
Marché du médical
Parmi ces fonctionnalités augmentées, la poudre peut aussi bien apporter des caractéristiques magnétiques, conductrices ou antimicrobiennes. Une méthode hybride mêlant l'impression 3D à des caractéristiques se rapprochant de l'injection-moulage qui permet d'éviter la conception de moules très coûteux ou la reformulation chimique de la matière imprimée.
Focalisée sur le silicone, 3Deus Dynamics vise principalement le marché du médical, estimé à 2 milliards d’euros. "Nous pouvons fabriquer des implants auditifs, des prothèses, orthèses et semelles orthopédiques mais également des modèles anatomiques pour l’entraînement des médecins", précise Julien Barthes.
Si des discussions sont déjà en cours avec un industriel médical, la technologie s’adresse également aux secteurs de l’automobile et de l’aéronautique pour la réalisation de pièces de différentes tailles : durites, joints… "Il n’y a aucune limite de dimension aujourd’hui pour les pièces à concevoir, il faudra juste adapter la taille de l’imprimante pour les grandes pièces", note le PDG, qui précise que les cadences de son procédé sont multipliées de 10 à 100 par rapport à une impression 3D traditionnelle.
Avancer la pré-industrialisation
Installé sur le campus Axel’One à Villeurbanne, 3Deus Dynamics bénéficie de la proximité de l’écosystème de recherche et l’accès à un réseau d’industriels. "Cet environnement nous permet de capter la valeur technico-économique de notre technologie", estime Julien Barthes.
Disposant d’un outil de laboratoire pour la réalisation de tests, 3Deus Dynamics compte lever cette année entre 500 000 et 1 million d’euros pour lancer la pré-industrialisation en fin d’année et ainsi être en capacité de produire des petites séries.