Stéphane Roecker : « Je crois à une Capitale French Tech pour l'Alsace-Lorraine »
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Stéphane Roecker président de la French Tech Alsace Stéphane Roecker : « Je crois à une Capitale French Tech pour l'Alsace-Lorraine »

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Stéphane Roecker vient de prendre la présidence de la French Tech Alsace. Business angel, actionnaire de la start-up strasbourgeoise Healthymind, consultant auprès d’entrepreneurs et enseignant, il aimerait fédérer les entrepreneurs de l'économie numérique d'Alsace et de Lorraine autour d'une candidature commune au label « Capitales French Tech ».

— Photo : Adelise Foucault

Le Journal de l'Entreprise : Vous voici depuis peu président de la French Tech Alsace. Pourquoi avoir accepté ce challenge ?

Stéphane Roecker : Je travaille ponctuellement avec Guillaume Hert, coordinateur de la French Tech Alsace, et ses deux collaboratrices depuis un an et demi. Je l’ai notamment accompagné à Boston, la Mecque mondiale des entreprises de biotechnologies, dans un déplacement visant à rencontrer l’écosystème local. J’ai été surpris de voir le crédit, la vision positive que les gens là-bas accordaient et avaient de la French Tech.

Je ne fais pas de politique. Mais je suis convaincu qu’il faut agir pour donner un avenir en France à nos enfants. Aujourd’hui, un chercheur qui réussit quitte la France… Nous avons un vivier technique et des clients dans notre bassin géographique, il faut faire en sorte que nos start-up restent ici. La French Tech offre la possibilité de faire de ce point de vue bouger les choses, de créer de l’emploi en France, de maintenir ses talents et d’attirer les investisseurs.

Votre nomination coïncide avec la création de l’association French Tech Alsace en décembre dernier. Pourquoi cette évolution ?

S.R. : Jusqu’à présent, la coordination de la French Tech Alsace était assurée par le pôle métropolitain Strasbourg-Mulhouse et l’Eurométropole. Pourtant, si l’on regarde les modèles nord-américains, mais aussi des autres hubs French Tech régionaux, l’impulsion vient des entrepreneurs. L’Alsace était jusqu’à présent l’exception, pour diverses raisons. La création de l’association acte le transfert du pouvoir des administrations vers les entrepreneurs, même si les institutionnels conservent un droit de vote. Nous voulons bâtir sur ce qui a déjà été fait.

« Pour l’emporter, il faut avoir une taille critique et une certaine densité de projets. »

Le gouvernement a rebattu les cartes de la French Tech en décembre dernier. Nous allons déposer un dossier dans le cadre de l’appel d’offres visant à désigner dix "Capitales French Tech", en remplacement des treize "Métropoles French Tech" actuelles (ce nouveau label des "Capitales" sera décerné à des écosystèmes locaux matures, comptant notamment parmi ses rangs des scale-up, soit des start-up en phase d'accélération, NDLR). Notre ambition est de fédérer les Lorrains sur ce projet. Nous estimons que pour l’emporter, il faut avoir une taille critique et une certaine densité de projets. Nos territoires sont complémentaires par leurs champs d’expertise : les matériaux en Lorraine, les medtechs à Strasbourg et l’Internet des objets à Mulhouse. Si on y va ensemble, on a toutes nos chances !

Au-delà de cette candidature, quelle feuille de route portez-vous pour la French Tech Alsace ?

S.R. : L’Alsace a beaucoup d’atouts, une qualité de formation, un positionnement géographique favorable, sauf qu’on n’arrive pas à créer les conditions propices au développement des start-up sur notre territoire. Il y a à mon sens plus d’une trentaine de facteurs de réussite constituant autant d’éléments de blocage. Organisés en silos, les acteurs se neutralisent. Il faut qu’on travaille ensemble. Il faut aussi accepter de semer mais de ne récolter que longtemps après…

Le monde évolue vite, je crois à l’excellence opérationnelle : il faut tester et corriger en continu, c’est le propre de l’entrepreneuriat. L’idée est de faire adhérer à la French Tech Alsace l’ensemble des acteurs de l’écosystème local, mais aussi côté allemand et suisse. Nous allons actuellement à leur rencontre, pour voir les actions pouvant être menées à leurs côtés et faire grandir les start-up de notre territoire.

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