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Metal Makers veut se forger une croissance de fer
Colmar # Métallurgie

Metal Makers veut se forger une croissance de fer

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À la tête de trois PME de la métallurgie qu’il s’apprête à réunir sous la marque Metal Makers, Vincent Ossola affiche ses ambitions : créer environ 50 emplois. Basé à Colmar, ce chef d’entreprise compte porter son chiffre d’affaires de 8,3 M€ en 2018 à 12 M€ en 2021. De quoi doubler ses effectifs sur cette période, pour dépasser la centaine de salariés au total.

Bientôt réunies sous la marque Metal Makers, les trois sociétés de Vincent Ossola employaient environ 50 salariés en 2017, contre 71 salariés aujourd’hui (hors intérim) et près 100 personnes prévues en 2021 — Photo : © Alsace Tôlerie

Le groupe Metal Makers réunira bientôt dans un catalogue commun les prestations d’Alsace Tôlerie (40 salariés, 5 M€ de CA en 2018), d’Usinage Alsace (25 salariés, 2,5 M€ de CA) et de John Steel (6 salariés à Colmar, 800 000  € de CA). Trois entreprises pilotées par Vincent Ossola, qui compte bien poursuivre sa marche en avant. Affichant déjà 38 % de croissance sur son dernier exercice comptable, le dirigeant projette de faire passer le chiffre d’affaires de son groupe de PME de 8,3 M€ en 2018 à 12 M€ en 2021. Pour accompagner ses futurs développements, il anticipe la création d’une cinquantaine d’emplois supplémentaires.

Situé à Colmar, Alsace Tôlerie livre des pièces en acier, aluminium et inox à de grands donneurs d’ordres, généralement en rang 1, du producteur de machines-outils au constructeur de voitures ou de trains (porte de wagon, plancher technique…). Des groupes que cible aussi Usinage Alsace, qui fabrique et retouche d’autres types de pièces métalliques à Oberhaslach (Bas-Rhin). De son côté, John Steel vend des pièces sur mesure en ligne, pour des clients allant du professionnel ayant besoin d’une pièce de métal découpée au laser en 24 heures, au bricoleur qui veut installer une crédence dans sa cuisine.

Croissance externe envisagée

Pour alimenter sa croissance, Metal Makers compte ajouter des savoir-faire complémentaires, Alsace Tôlerie maîtrisant déjà la découpe, le pliage et la soudure, Usinage Alsace le tournage et le fraisage. Une prochaine croissance externe se profile « dans un horizon de deux à trois ans ». Objectif : maîtriser toute la chaîne de transformation du métal. « On désire devenir de plus en plus complets pour livrer des produits clés en main », indique Vincent Ossola, qui livre à 70 % à des clients français et à 30 % à l’export. Des produits clés en main et un créneau : les petites et moyennes séries, avec des pièces souvent complexes, comme ces coffrets de climatisation de trains livrés « prêts à utiliser ».

« Sur ce type de créneau, il reste peu de sous-traitants sur les appels d’offres des grands donneurs d’ordres, constate Vincent Ossola. Désormais, les métallurgistes français font soit des gros volumes de pièces simples, soit ils se positionnent sur des niches hyper-techniques ». Explication ? Beaucoup de savoir-faire ont quitté l’Hexagone, à cause « des délocalisations et d’une tendance des entreprises à sous-traiter la fabrication de toutes les pièces, voire l’assemblage des produits, souvent à l’étranger », analyse Vincent Ossola. Retour de bâton : les professionnels français sont plus rares et difficiles d’intéresser un grand sous-traitant chinois ou roumain, avec une commande de petites séries à livrer rapidement.

Pour aider Metal Makers à grandir, l’association Réseau Entreprendre a apporté le conseil de trois chefs d’entreprise à Vincent Ossola (via le programme Ambition). Il s’agit de Thierry Meynle, PDG de Divalto, éditeur d’ERP, de l’investisseur Jean-Emile Pfalzgras, et d’André Ertzscheid, directeur industriel chez CSP Technologies, acteur mondial de l’emballage de protection.

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