Bas-Rhin
L’industriel Huron déménage à Eschau et libère 20.000 m² à Illkirch
Bas-Rhin # Industrie # Investissement

L’industriel Huron déménage à Eschau et libère 20.000 m² à Illkirch

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La société Huron, implantée depuis 1846 à Illkirch-Graffenstaden dans le Bas-Rhin, prépare sa deuxième phase de transfert d’activité vers un site industriel situé sur la commune d’Eschau. 10 millions d'euros sont investis.

— Photo : Le Journal des Entreprises

À l’horizon 2020, l’entreprise industrielle Huron aura libéré près de 20.000 m² d’emprise au sol au centre-ville d’Illkirch. Le promoteur Stradim y projette un réaménagement de l‘espace pour un coût opérationnel de 65 millions d’euros hors taxes. La totalité du site industriel sera démolie et 400 logements dont 35 % de logements sociaux y seront construits ainsi que 1.000 m² de locaux de bureaux et de commerces. Claude Froehly, maire d’Illkirch-Graffenstaden, estime que « cette opération de transfert accompagnée de la construction de logements constitue le dernier maillon de la restructuration urbanistique entamée depuis 20 ans afin de redessiner le secteur sud de la ville.

Un site devenu trop étroit

L’entreprise Huron conçoit et fabrique des machines-outils destinées à l’usinage des métaux dans les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique, de la mécanique etc. Huron emploie 160 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros dont 80 % à l’export. « En 2007, lors de l’arrivée de notre actionnaire indien Jyoti, nous comptions 119 personnes. L’effort de développement a déjà eu lieu et nous rencontrons même des difficultés de recrutement pour nos métiers particuliers. Pour ce faire, nous accueillons huit apprentis. Nous avons la volonté d’intégrer beaucoup de jeunes pour réussir la transition générationnelle aux côtés de la transition immobilière. En effet, 70 % de notre production est destinée à l’industrie aéronautique. Les avions étant de plus en plus grands, nos machines cinq axes également. Nous avons ainsi commencé à être à l’étroit sur le site d’Illkirch. Celui-ci est proche du centre-ville, ce qui est devenu une contrainte, notamment pour le départ de nos convois exceptionnels par poids-lourds. De plus, pour assembler nos machines cinq axes, nous avons besoin d’une grande hauteur sous plafond. Enfin, le site d’Illkirch est âgé et l’environnement n’est pas régulé thermiquement, ce qui est important pour notre activité », explique Michel Sailley, directeur général adjoint d’Huron.

Un projet à 10 millions d’euros

En 2011, la société Huron a installé une partie de son atelier de mécanique de précision dans un site qui se libérait sur la commune d’Eschau. A Illkirch, l’atelier s’étend sur 12.000 m². À Eschau, celui-ci est de 7.000 m² et le permis de construire déposé à la rentrée prévoit la construction d’un bâtiment supplémentaire de 10.500 m². L’actionnaire indien Jyoti a confirmé à Huron que les fruits de la cession du site d’Illkirch seront réinjectés dans la construction du site d’Eschau, dont le projet global est évalué à 10 millions d’euros. Les travaux devraient commencer au premier trimestre 2018 pour une livraison début 2019. La configuration du site à Eschau est telle qu'une réserve est prévue pour un prochain projet d'extension à moyen terme.

Accessibilité autoroutière et fluviale

50 % des pièces exportées sont acheminées par voie routière jusqu’à Rotterdam puis transportées par voie maritimes vers les zones d’exportation d’Huron, à 30 % vers la Chine, 15 % vers l’Inde, 15 % vers les Etats-Unis et le Canada anglophone à travers la filiale de distribution canadienne du groupe. Le reste de la production est distribué sur le marché européen et turc. « Le terrain est situé à proximité des autoroutes et du Rhin, Eschau ouvre ainsi des perspectives à Huron pour utiliser la voie fluviale pour acheminer ses machines à Rotterdam par le Rhin » souligne Yves Sublon, maire d’Eschau. « Le Grand-Est est la deuxième région industrielle française, mais aussi celle qui a connu le plus de perte d’emplois. Un site comme Huron est emblématique de l’activité industrielle, nous sommes confiants dans la vocation industrielle d’Huron et dans sa performance économique, qui aura les moyens de se développer sur un site neuf comme celui qui sera construit à Eschau. A travers ce projet de relocalisation d’une commune de l’Eurométropole à une autre et la réallocation des terrains vacants, les deux priorités de notre agglomération sont respectées, à savoir, le développement économique et le logement », se satisfait quant à elle Catherine Trautmann, vice-présidente de l’Eurométropole en charge du développement économique.

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