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Les zones commerciales strasbourgeoises opèrent leur mue
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Les zones commerciales strasbourgeoises opèrent leur mue

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La zone commerciale nord de l'agglomération strasbourgeoise, l’une des plus grandes de France, fait actuellement l’objet d’un important projet de restructuration. Au sud de l’agglomération, la zone commerciale de la Vigie est aussi en train de se redessiner, sur un périmètre plus large. Deux projets d'envergure qui ne mettent pas - pour le moment - en péril la belle vitalité du centre-ville de Strasbourg, parmi les plus dynamique de France.

D’ici à septembre 2019, soixante nouveaux magasins devraient ouvrir leur porte dans la continuité de l’actuelle zone commerciale nord de Strasbourg, — Photo : © L35

Le long de l’autoroute A4, à hauteur de Vendenheim, les travaux battent leur plein sur une large parcelle de 67 000 m². D’ici à septembre 2019, soixante nouveaux magasins devraient ouvrir leur porte dans la continuité de l’actuelle zone commerciale nord de Strasbourg, qui s'étend déjà sur 155 000 m², ce qui en fait une des zones commerciales les plus grandes de France.

Là, le groupe rémois Frey, spécialiste de l’urbanisme commercial, y investis, en tant qu’aménageur et promoteur, quelque 90 millions d’euros.

Au nord, une restructuration profonde

Une deuxième phase de travaux débutera ensuite, visant cette fois à créer un nouveau mall couvert au sein de l’actuelle zone d’activités commerciales. Quinze nouvelles enseignes devraient s'implanter d’ici à avril 2021 sur une surface de 21 000 m², faisant l’objet de 36 millions d'euros d’investissements. Les actuels commerces (situés dans des bâtiments construits dans les années 1990), sont, eux, sollicités pour moderniser leurs devantures et contribuer à rebooster l’attractivité de cette zone d’une centaine d’hectares comptant 185 commerces, qui emploient 3 000 personnes pour un chiffre d’affaires de 427 millions d’euros. À terme, 1 200 emplois supplémentaires seront créés.

Sur cette opération de requalification commerciale d’entrée de ville, l’Eurométropole de Strasbourg se positionne en tant que maître d’ouvrage et injecte 9,8 millions d’euros. Car un des enjeux de la réussite du projet porte sur l’amélioration de l’accessibilité et des mobilités sur la zone. Un nouvel accès va notamment être réalisé depuis l’autoroute. Pour compléter l’offre sur ce secteur, un agro-parc sera également créé – avec espace de maraîchage, vente de produits locaux, restauration… - ainsi qu’une zone de logements au nord de la zone.

Au sud, une zone commerciale modernisée et élargie

Le réaménagement commercial aux portes de l’agglomération strasbourgeoise ne s’arrête pas là. Au Sud aussi, l’autre zone commerciale de Strasbourg (56 000m² de surfaces de vente, 108 commerces et services) que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de La Vigie, a entamé ces dernières années une mue profonde. Altarea, principal promoteur de la zone, a décidé de moderniser ses espaces. D’un projet portant à 40 000 m², l’Eurométropole l’a finalement limité à 10 000m². Le permis de construire est accordé, les travaux pourraient démarrer en 2020. « À partir de ce projet privé, mon idée a été de construire une logique de zone commerciale sud qui ne se concentre pas uniquement à La Vigie, mais englobe les commerces plus au sud jusqu’à Fegersheim, avec un projet d’aménagement des mobilités pour encourager la dynamique des commerces existants et à venir », explique Jean-Luc Herzog, vice-président de l’Eurométropole en charge du commerce et des zones d’activités. Un investissement à 15 millions d'euros porté par l’Eurométropole.

Le centre-ville ne souffre pas... pour le moment

Pris en sandwich entre ces deux projets, les commerçants du centre-ville strasbourgeois s’inquiètent de l’ombre que pourrait générer cette « nouvelle forêt » pour leur activité, comme le symbolise Pierre Bardet, directeur général des Vitrines de Strasbourg, l’association des commerçants du centre-ville. Qui reconnaît cependant que l’Eurométropole a su réduire les velléités de développement des développeurs immobiliers privés : « En 2014, les demandes portaient au global sur 200 000 m² de surfaces commerciales. Nous avons décidé que pour préserver les commerçants indépendants, en prenant également en compte l’émergence du commerce en ligne, nous ne pouvions accepter une telle augmentation. Nous avons décidé que 60 000 à 80 000 m² étaient la limite acceptable, indique l’élu de l’Eurométropole. Nous avons travaillé de concert avec la CCI et les Vitrines de Strasbourg sur ces projets, sans heurt et conflit », assure-t-il.

Selon l’élu, le développement commercial portera sur de nouvelles enseignes « qui viendront compléter l’offre existante de l’Eurométropole sans concurrencer l’offre existante », principalement dans le domaine de l’équipement de la maison. Les zones commerciales répondant, selon lui, prioritairement aux besoins des 230 000 habitants de la première et deuxième couronne de l’Eurométropole, l’impact de ces deux projets ne sera pas négatif pour le centre-ville strasbourgeois. « On ne peut pas opposer zones commerciales et commerces de centre-ville », estime-t-il.

Si l’équilibre semble aujourd’hui maintenu, d’autres projets encore dans les cartons pourraient jouer en défaveur du commerce de ville. À l’instar d’un projet porté par Auchan Illkirch-Baggersee, qui portait initialement sur 35 000 m² de surfaces commerciales supplémentaire, que l’Eurométropole a ramené à 10 000 m². Pour l’heure au point mort, il pourrait être réactivé un jour ou l’autre.

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