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La medtech Dianosic lève des fonds pour commercialiser son premier produit
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La medtech Dianosic lève des fonds pour commercialiser son premier produit

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Fondée en juillet 2017, la medtech strasbourgeoise Dianosic a récolté 1,5 million d'euros en bouclant son premier tour de financement. Cette somme doit accélérer le développement et la commercialisation de ses deux premiers produits, destinés au traitement des pathologies de la fosse nasale.

— Photo : ©Mohamed Khalil

La medtech strasbourgeoise Dianosic (premier CA prévu en 2020, 4 salariés) a obtenu 1,5 million d'euros grâce à son premier tour de financement. La start-up, fondée en juillet 2017 à Strasbourg, est spécialisée dans le traitement des pathologies nasales. Elle est née à la suite d'une opération pour une sinusite chronique lors de la rencontre entre Marc Augustin, actuel président de Dianosic, et Christian Debry, chef du service ORL et chirurgie cervico-faciale du CHU de Strasbourg. Ils ont ensuite été rejoints par Philippe Bastide, le directeur général.

La somme récoltée grâce à ce premier tour de financement se compose environ pour moitié de capital, apporté par PAF Kapital et des business angels. Les trois fondateurs gardent « un contrôle confortable sur la société », indiquent Marc Augustin et Philippe Bastide. Bpifrance, la Région Grand Est, la Caisse d'Epargne Grand Est Europe et la Banque Populaire Rives de Paris ont apporté l'équivalent en financement non-dilutif.

Une commercialisation retardée par le confinement

Cette opération doit tout d'abord permettre à Dianosic d'accélérer la commercialisation de son premier produit, CAVI-T. Il s'agit d'un ballonnet gonflable qui permet d'arrêter les saignements intranasaux spontanés et post-opératoires. Ce qui le différencie des produits similaires existants, « c'est qu'il reproduit la forme de la cavité nasale et qu'il va venir la mouler en utilisant moins de pression qu'un produit classique, indique Philippe Bastide, qui précise que Dianosic a travaillé à partir d'imagerie par résonance magnétique (IRM) pour obtenir ce résultat ».

Dianosic a obtenu le marquage CE juste avant le début du confinement. La commercialisation était prévue au départ pour le deuxième semestre 2020 en France et dans trois grands pays européens, mais elle pourrait être retardée puisque « les commerciaux n'ont pas la possibilité de se rendre dans les hôpitaux pour rencontrer les cliniciens », explique Philippe Bastide.

Philippe Bastide est le directeur général et cofondateur de Dianosic — Photo : ©Dianosic

CAVI-T sera destiné dans un premier temps aux établissements hospitaliers publics et privés et aux groupements d'achat. Dianosic espère en vendre « plusieurs dizaines de milliers d'unités sur un marché qui représente environ 4,6 milliards d'euros », estime le directeur général. La société ne communique pas sur ses objectifs en matière de chiffre d'affaires.

Un deuxième produit en cours de développement

Par ailleurs, la levée de fonds doit permettre de poursuivre le développement d'un deuxième produit, SARI. Il s'agit d'un traitement de la sinusite chronique qui délivre un corticoïde de façon ciblée au long cours avant de se résorber tout seul au bout de 12 mois. « Contrairement à la plupart des solutions proposées aujourd'hui, indique un communiqué, son implantation ne nécessite pas d'intervention chirurgicale préalable. » Selon Philippe Bastide, « le design du produit est déjà bien avancé, nous travaillons actuellement sur les propriétés mécaniques et les polymères utilisés ». L'objectif de vente est équivalent au premier produit CAVI-T, mais SARI sera vendu plus cher. Selon Philippe Bastide, le marché mondiale de la sinusite « est évalué à 36 milliards d'euros. »

La medtech ne compte pas s'arrêter là. Elle indique « travailler sur un certain nombre d'autres produits à des stades préliminaires, mais qui sont cohérents par rapport au savoir-faire de Dianosic ». Leur développement devrait cependant prendre du retard. « L'épidémie de coronavirus a également un impact sur la R & D car nous travaillons avec des laboratoires publics de CHU français qui sont pour l'instant fermés », confie le président Marc Augustin.

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