Toulouse
Le photovoltaïque, un choix éclairant pour les entreprises occitanes
Toulouse # Production et distribution d'énergie # Infrastructures

Le photovoltaïque, un choix éclairant pour les entreprises occitanes

S'abonner

Dans la deuxième région la plus ensoleillée de France, de plus en plus d’entreprises font le choix du photovoltaïque. En autoconsommation ou pour revendre l’électricité à EDF, les parcs solaires fleurissent sur les toits des sociétés occitanes qui remplissent ainsi leur devoir écologique tout en faisant des économies.

— Photo : France Ginseng

Ce n’est pas qu’un phénomène de mode, les énergies renouvelables sont une priorité en Occitanie. La région ambitionne de devenir le premier territoire à énergie positive d’Europe d’ici à 2050, avec pour 2018 un budget de 35 M€ consacré à la transition énergétique. Et les entreprises locales, elles aussi, se prennent au jeu.

Deux cents jours d’ensoleillement par an en Occitanie, il n’en fallait pas plus pour convaincre les acteurs économiques régionaux de sauter le pas du photovoltaïque. C’est notamment le cas des 32 lauréats d’un appel à projets pour le solaire en autoconsommation, lancé par la Région en 2016. Depuis, les vainqueurs sont soutenus via une aide globale de 866 000 euros sur la base d’une philosophie volontariste : pour 4 euros investis dans le photovoltaïque, la Région subventionne 1 euro.

L’Enac se met au vert

L’École nationale de l’aviation civile (Enac) à Toulouse va ainsi investir 147 000 euros, dont 52 000 remboursés par la Région, pour installer des panneaux photovoltaïques sur le toit de plus de la moitié de ses résidences étudiantes (440 logements). Mis en service au premier trimestre 2019 au plus tard, le parc solaire aura une capacité de production de 690 mégawattheures par an – soit 9,6 % de la consommation de l'école – puisque l’Enac a également remporté un appel à projets de la Commission de régulation de l’énergie pour couvrir de panneaux solaires 2 900 m2 de parkings.

« En se référant au taux d'augmentation annuelle de 3,6 % du prix de l’électricité observé depuis 2012, nous devrions réaliser au moins 300 000 euros d’économies sur les 15 ans de durée du contrat avec Engie, s’enthousiasme Frédéric Lassimonne, responsable du département infrastructures et logistique de l’Enac. Toutefois, l’objectif premier n’est pas de faire des économies. Nous voulons surtout être conformes à la loi de transition énergétique. Après avoir déployé biomasse et géothermie, nous avons choisi le solaire en autoconsommation sur notre site de Toulouse, dont le besoin électrique en semaine, comme le weekend, nous permettra d’utiliser sur place toute l'énergie photovoltaïque produite ».

Des ombrières solaires pour protéger les plantes

La société toulousaine SCLE SFE, spécialiste des réseaux haute tension, et la MAIF, à Labège, sont les deux autres vainqueurs de l’appel à projet de la Région en Haute-Garonne, pour des parcs solaires respectivement sur un site de R&D et un bâtiment administratif. De son côté, l’entreprise France Ginseng (4 collaborateurs ; CA prévisionnel 2018 : 80 000 €) installe des panneaux pour produire de l’électricité et surtout, faire de l’ombre à ses plantes.

Chez France Ginseng, les panneaux photovoltaïques protègent les cultures de l'humidité et du soleil, en plus de fournir de l'énergie

En effet, depuis 2010, la société produit des graines de ginseng, cultive cette racine asiatique réputée pour ses bienfaits thérapeutiques et la commercialise sous forme de compléments alimentaires et d’infusions. « En Asie, d’énormes filets sont étendus puis retirés chaque hiver, explique Sylvain Latapie, directeur général de France Ginseng. Mais cela nécessite énormément de main d’œuvre ! Nous avons donc opté pour une structure en dur – plus étanche pour une meilleure protection contre l’humidité – agrémentée de panneaux solaires pour fournir de l’ombre et, cerise sur le gâteau, de l’énergie ».

En tout, la société a recouvert 13,45 ha de panneaux photovoltaïques sur ses trois sites de Seysses, Rion-des-Landes et Sorde l’Abbaye. Un investissement total de 58 M€ pour une puissance de 17 777 MWh/an. Aujourd’hui, France Ginseng revend l’électricité à EDF pour rembourser ces installations ainsi que son système d’irrigation. L’entreprise prévoit l’ouverture de deux nouveaux sites de ce type de 4 ha chacun en 2019. Toutes ces ombrières agricoles voltaïques ont été conçues, fabriquées et installées par l’entreprise Solvéo Énergie (24 collaborateurs ; CA 2017 : 10 M€), dont le président Jean-Marc Matéos est également actionnaire de France Ginseng.

Missing élément de contenu.

L’aéroport Toulouse-Blagnac vise la neutralité carbone

Solvéo Énergie, Mécojit, Amarenco… Les prestataires ne manquent pas pour concrétiser les projets solaires des sociétés occitanes. Le Toulousain Mecoworks a par exemple travaillé à la construction et au montage du premier parc photovoltaïque de l’aéroport Toulouse-Blagnac inauguré à la fin janvier. Fonctionnels depuis décembre 2017, les 5 800 m2 de panneaux solaires sur le toit du parking P2 devraient fournir un peu plus de 1000 MWh/an, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 450 foyers hors chauffage. Un investissement de 1,4 M€ entièrement financé par l’aéroport et qui doit être remboursé par la revente d’électricité.

« Notez que les panneaux photovoltaïques sont dotés d’un verre spécial, anti-reflet, pour éviter l’éblouissement des pilotes ! » s’exclame Pascal Martin, directeur général de Legendre Energie, exploitant de la toiture solaire pour 20 ans. À l’horizon 2020, l’aéroport vise la neutralité carbone, notamment à l’aide de ce projet. Du groupe Safran qui envisage d’installer du photovoltaïque sur le parking de son site de Villemur, à la boulangerie bio Terra Maïr au cœur de la Ville rose, tout le monde s’y met.

Toulouse # Production et distribution d'énergie # Infrastructures