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Avec ses drones chasseurs de mines, Eca Group remporte son plus gros marché
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Avec ses drones chasseurs de mines, Eca Group remporte son plus gros marché

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En signant le plus gros contrat de son histoire (450 millions d’euros) avec les marines belge et néerlandaise, le groupe Eca, leader mondial du déminage sous-marin, confirme ses ambitions de croissance, recrute à Toulon et Marseille et s’attend à de nombreuses retombées commerciales à l’export dans les prochaines années.

Au terme d'un appel d'offres lancé à l'été 2018, les marines belges et néerlandaises ont attribué la fourniture de 12 navires de chasse aux mines équipés d'une centaine de drones au consortium Belgium Naval & Robotics réunissant Naval group et Eca group — Photo : ECA Group

Le groupe Eca a signé le plus gros contrat de son histoire, portant sur la fourniture de douze navires de chasse aux mines pour les marines belge et néerlandaise. Ce marché, décroché par le consortium Belgium Naval & Robotics, composé de Naval Group et d’Eca Group, représente 450 millions d’euros de chiffre d’affaires sur 10 ans pour Eca, soit plus de quatre années de chiffre d’affaires (102 M€ en 2018). « Quarante ans après avoir fourni des chasseurs de mine à la Belgique et la Hollande, les marines de ces deux pays nous renouvellent leur confiance », se félicite François Falcou, directeur d’Eca Robotics.

Ce succès est l’aboutissement d’une stratégie menée depuis de nombreuses années et axée sur le développement de systèmes de drones, des drones multiples et variés coopérant de manière la plus autonome possible au sein d’une même mission. « Pour prétendre en effet au statut de systémier, nous avons développé un certain nombre de produits et suites logicielles pour assurer une cohérence d’ensemble », précise François Falcou. Cette réussite tient aussi à l’histoire d’un partenariat gagnant avec Naval Group : « Nous avons présenté ensemble l’offre la plus cohérente et la plus compétitive tant techniquement qu’économiquement : Naval Group va concevoir 12 navires, Eca les équipera d’une centaine de drones constituant une dizaine de systèmes de drones, qui se déplacent sous l’eau, sur l’eau et dans les airs. »

Des objectifs de croissance dépassés pour Eca Group

Ce programme est la pierre angulaire des ambitions de croissance du groupe varois et confirme le statut de leader mondial qu’occupe Eca dans le domaine du déminage sous-marin. Ainsi, dans les prochaines années, la chasse aux mines restera le secteur le plus porteur du groupe, spécialisé dans les systèmes intelligents de sûreté : « Le chiffre d’affaires constaté de ce marché devrait être supérieur à 5 M€ dès 2019, atteindre entre 15 et 20 M€ en 2020, être proche des 40 M€ en 2021 et s’établir entre 50 et 100 M€ par an les cinq années suivantes », détaille le directeur.

Toutefois, les compétences développées pour conquérir la marine belge permettront aussi à Eca Robotics d’adresser d’autres marchés, sous mer, mais aussi sur terre et dans les airs, dans les domaines de l’hydrographie, l’océanographie ou encore la production d’énergie en mer.

Au 30 juin 2019, le carnet de commandes du groupe avait ainsi atteint le niveau historique de 544,5 M€ (dont 516,6 M€ pour le pôle robotique), multiplié par 6 par rapport au 30 juin 2018 et par 4 par rapport au 31 mars 2019. Lors de la publication de son chiffre d’affaires du deuxième trimestre et du second semestre 2019, le groupe a ainsi confirmé que « son objectif de croissance de chiffre d’affaires supérieur à 5 % devrait être nettement dépassé ».

Des embauches en Belgique et Région Sud

Pour accompagner l’exécution de ce contrat et conserver une longueur d’avance sur le front de la chasse aux mines, Eca Robotics, qui emploie 350 salariés sur cinq sites (Paris-Saclay, Montpellier, Brest, Nantes, Toulon), dont près de 200 à La Garde, près de Toulon, va embaucher. « Près de 1 200 postes seront créés sur 10 ans en Belgique pour exécuter le contrat belge avec Naval Group. Soixante salariés seront aussi embauchés à La Garde et à Marseille en 2019 et 2020, pour concevoir les robots de demain. »

L’entreprise recherche des architectes navals pour sa filiale marseillaise Mauric, mais aussi et surtout des ingénieurs et experts techniques pour l’ingénierie et la gestion de projets dans les domaines de la cybersécurité, de l’intelligence artificielle, de la robotique et du développement logiciel. « Nous avons l’attrait d’une ETI, notre portefeuille de produits fait rêver jeunes ou cadres plus expérimentés, l’innovation est inscrite dans les gènes de l’entreprise… Ces atouts sont autant de chances pour attirer des talents », souligne François Falcou.

Des retombées à l’international

Le choix de la marine belge devrait enfin faire date. Celle-ci étant une référence en déminage sous-marin au sein de l’Otan, « ce contrat constitue un atout majeur, confie le dirigeant d’Eca Robotics. La Belgique s’est positionnée en précurseur, en repensant totalement la chasse aux mines et en imaginant la chasse aux mines du futur, intégrant des drones. Toutes les marines du monde vont naturellement se poser les mêmes questions et se tourner vers des solutions similaires. »

Plusieurs marines importantes, dont la France, l’Inde ou l’Angleterre, vont ainsi renouveler leur flotte de chasse aux mines dans les prochaines années. Comme il y a quarante ans avec le programme des chasseurs de mines tripartite qui avait généré « la vente de 500 robots à plus de 70 marines dans le monde », ce succès belge devrait ouvrir la voie à de nombreuses retombées commerciales dans les prochaines années pour Eca Group.

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