Montpellier
À Saint-Gély-du-Fesc, Intermarché se languit de grandir
Montpellier # Distribution # Juridique

À Saint-Gély-du-Fesc, Intermarché se languit de grandir

Le projet d’extension d’Intermarché à Saint-Gély-du-Fesc (Hérault) est retardé par les procédures qui s’enchaînent depuis des mois, alors que le centre commercial doit gérer une problématique d’affluence en forte croissance.

L’Intermarché de Saint-Gély-du-Fesc veut s’étendre sur 400 m2 — Photo : Anthony Rey

La commune de Saint-Gély-du-Fesc (Hérault) est traversée par l’un des flux de circulation les plus chargés de l’aire urbaine montpelliéraine. En cours de construction, le LIEN (liaison intercommunale d’évitement nord) doit permettre de la désengorger. Situé à quelques mètres seulement du futur échangeur, le centre commercial Intermarché anticipe un pic d’affluence après l’ouverture de cette infrastructure routière, qui accueillera 40 % de trafic en plus à compter de l’été 2024. "Nous avons conçu un projet d’extension du centre commercial, destiné d’une part à améliorer le confort du consommateur quand les flux de clientèle vont augmenter. Nous voulons, d’autre part, plus d’espace pour valoriser les produits du terroir car nous sommes ambassadeurs Sud de France (marque-ombrelle pour les produits agroalimentaires, créée en 2006 par la Région Occitanie, NDLR)", explique Kevin Lopez, directeur général du centre commercial.

L’Intermarché a été construit en 1987 au cœur de Saint-Gély-du-Fesc, avant d’être déplacé vers l’extérieur en 2003, puis agrandi une première fois en 2016. Il occupe actuellement 3 600 m2 sur ce terrain, propriété du groupement Les Mousquetaires. L’extension prévue, d’une superficie de 400 m2, se traduira par la création d’une douzaine d’emplois. Or, si l’enseigne s’est mise en ordre de marche suffisamment tôt par rapport à l’ouverture du LIEN, elle se heurte désormais à la lenteur des procédures en cours pour faire aboutir son projet.

Des procédures à rallonge

Après l’enregistrement de sa demande par la Commission départementale d’aménagement commercial (CDAC) de l’Hérault, le dossier est parti pour quatre mois d’analyse auprès de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) de l’Hérault. Une fois que cette dernière a rendu un avis 100 % favorable, Intermarché a passé deux mois supplémentaires pour finaliser son dossier et le déposer auprès de la CDAC. À la fin du mois de septembre, l’instance a donné son feu vert au projet d’extension, mais c’est le moment qu’ont choisi deux concurrents de l’enseigne pour attaquer le dossier devant la Commission nationale d’aménagement commercial. Le contentieux qui s’ouvre ne se conclura pas, au mieux, avant quatre mois de procédure en plus. "Dix mois pour pouvoir déposer un dossier, c’est énorme pour l’entrepreneur que je suis. J’ai vécu sept ans à Londres, où la création d’une entreprise ne réclame pas plus d’une après-midi ! J’avais déjà mesuré la différence avec la France quand j’ai voulu aider un jeune entrepreneur à créer une activité de toilettage pour animaux sur les parkings de centres commerciaux : son dossier a mis dix-huit mois pour aboutir", constate Kevin Lopez.

Trop d’étapes d’instruction

Vantant la qualité de sa collaboration avec les élus locaux dans le montage de son dossier, le dirigeant ne conteste pas le bien-fondé d’une procédure devant la CDAC, mais il déplore le nombre d’étapes à franchir pour en sortir. "Un projet d’extension de 400 m² n’est pas anodin à l’échelle d’une petite commune comme Saint-Gély-du-Fesc. Il paraît normal de suivre un protocole quand on veut développer des surfaces commerciales plus saines, plus adaptées aux attentes contemporaines. Mais pour l’avoir vu dans d’autres pays, je reste persuadé qu’il existe des raccourcis à prendre. Il y a trop d’intermédiaires, trop d’étapes d’instruction. Des mutualisations d’études pourraient peut-être être faites, surtout quand elles ont déjà été réalisées sur certains sujets", propose-t-il.

Montpellier # Distribution # Juridique