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Les entreprises normandes de proximité craignent une mort annoncée de leur activité
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Les entreprises normandes de proximité craignent une mort annoncée de leur activité

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L’Union des Entreprises de proximité (U2P) de Normandie souhaite la mise en place d’un fonds de solidarité plus fort et la prise en charge des loyers pour soulager les commerçants contraints de fermer leurs portes suite aux annonces du gouvernement pour freiner l'évolution du Covid-19.

Les commerces du centre-ville de Caen, ici la rue Saint-Pierre, sont très impactés par l'obligation de fermeture de leur enseigne durant ce deuxième confinement — Photo : © Fabien Mahaut/Calvados Attractivite

Dès l’annonce du deuxième confinement, l’Union des entreprises de proximité de Normandie a exprimé son « incompréhension » devant l’annonce du gouvernement de fermer les petits commerces pendant le confinement. Incompréhension, mais aussi injustice devant « l’inégalité de traitement », estime la présidente de l’U2P Normandie, Roseline Lemarchand, à la tête d’une poissonnerie de gros et demi-gros à Trouville-sur-Mer (Calvados). « Pourquoi fermer les commerces de proximité alors que les grandes surfaces, qui véhiculent beaucoup plus de flux de clientèles, restent ouvertes ? Où est le bon sens dans ce raisonnement ? »

Pour l’U2P Normandie qui compte 93 000 entreprises et 115 000 salariés, ce reconfinement pourrait signer « une mort annoncée du commerce de proximité ». « Au terme du premier confinement, beaucoup de commerçants et petites entreprises avaient investi pour être en conformité avec le protocole sanitaire et assurer la sécurité de leurs clients. Aujourd’hui, on leur dit que ce n’est pas suffisant et qu’il faut fermer. Beaucoup ne comprennent pas et manquent à présent cruellement de trésorerie », souligne Roseline Lemarchand. L’U2P s’attend à de nombreuses fermetures définitives, notamment chez les restaurateurs et les traiteurs, fortement impactés par la crise.

Renforcer le fonds de solidarité

La présidente lance un appel au gouvernement pour que soit renforcé le fonds de solidarité aux commerces de proximité, et que soient mises en place l’exonération totale des charges sociales ainsi que la prise en charge des loyers. « Le chômage partiel et les PGE, c’est bien mais c’est insuffisant pour survivre. Il faut aller plus loin », constate Roseline Lemarchand.

Un point positif ressort cependant de cette crise selon la présidente : l’accélération de la digitalisation des entreprises. « De nombreux chefs d’entreprise traînaient un peu des pieds pour se mettre au e-commerce. Cette crise a au moins le mérite de montrer combien la digitalisation de leur activité est devenue primordiale pour tenir et assurer un revenu complémentaire ».

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