Douains n'aura pas son village de marques
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Douains n'aura pas son village de marques

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La cour d'appel de Douai a annulé l'autorisation d'ouverture du village de marques McArthurGlen prévue à Douains, dans l'Eure. Cette décision provoque à la fois la satisfaction des commerçants de Rouen et la colère du président du département de l'Eure.

Le futur centre McArthur Glen à Douains — Photo : © McArthur Glen

« Je prends acte de la décision de la cour d'appel de Douai qui estime qu'un chantier de construction de 18 mois qui devait mobiliser plus de 200 ouvriers et permettre la création de 600 emplois pérennes ne va pas dans le sens de l'intérêt général. Notre pays meurt lentement de ce carcan législatif qui interdit d'entreprendre et de créer », s'indigne Sébastien Lecornu, président du département de l'Eure.

"Territoires abandonnés"

La cour d'appel de Douai a en effet annulé l'autorisation de la Commission nationale d'aménagement commerciale (CNAC) de mai 2015 pour l'ouverture du village de marques McArthurGlen et ses 80 boutiques prévu à Douains. L'élu dénonce également un déséquilibre pour les territoires dans la décision de la cour d'appel de Douai : « Je suis obligé de constater qu'il y a des territoires qui ont le droit de développer leur activité économique et leur attractivité commerciale et d'autres qui ont juste le droit d'être abandonnés ». Le président du Département de l'Eure met en avant « la triste détermination rouennaise à faire capoter ce projet » pour justifier la décision de la cour d'appel, rejoint en cela par Frédéric Duché, à la tête de Seine-Normandie-Agglo : « Moi, je n'oublierai pas la posture hostile de Rouen à l'égard de ce projet important pour notre territoire. Il me semble que Rouen s'inquiète de la santé de ses commerces de centre-ville seulement quand cela l'arrange et quand ce sont d'autres territoires que le sien qui peuvent bénéficier d'un projet ». Cette décision est « tragique pour l'emploi », estime-t-il.

L'enjeu de l'emploi

Si les élus et responsables de l'Eure sont vent debout contre la décision de la cour d'appel de Douai, il en va autrement des responsables rouennais à l'image de Philippe Depreaux, vice-président de la CCI Seine Mer Normandie (Rouen) et président de l'association de commerçants Rouen shopping, opposant de la première heure au projet du village de marques : « Je salue le travail de la CCI au service de nos entreprises car cela dure depuis six ans ! » La décision de la cour d'appel a en effet de quoi combler le vice-président de la CCI puisque celle-ci estime l'activité des commerces du centre-ville de Rouen menacée par l'arrivée d'un village de marques.

"Destruction d'emplois"

Un élément d'importance pour Philippe Depreaux qui « comprend la déception des élus de l'Eure » mais refuse de se voir opposer la perte des emplois créés par l'annulation de l'ouverture du village de marques: « Moi je pose une autre question. Est-il nécessaire de continuer à développer des mètres carré commerciaux alors que les modes de consommation changent ? Ces centres commerciaux ne fonctionnent que le week-end. Et en matière d'emploi, si l'on parle de création, il faut aussi parler de destruction car les emplois de nos commerces n'auraient pas résisté à cette concurrence. De plus, les créations d'emplois pour le village de Douains n'auraient pas compensé les pertes dans nos magasins du centre-ville de Rouen ».

Si l'élu de la chambre de commerce se félicite d'une décision qui a, « pour une fois pris en compte l'existant », de son côté, Sébastien Lecornu souhaite qu'il puisse être fait appel de la décision de la cour d'appel de Douai devant le conseil d'Etat. Il propose également de réfléchir à un nouveau site : « En lien avec l'agglomération Seine Normandie Agglo pour la zone nord du Normandie parc qui attend, depuis déjà trop longtemps, d'exploiter son potentiel ».

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