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Ste-Anne d'Auray : 150 entreprises bretonnes ont rendez-vous avec leur histoire
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Ste-Anne d'Auray : 150 entreprises bretonnes ont rendez-vous avec leur histoire

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Plus de 150 entreprises bretonnes soutiennent via la fondation Louis-Cadic l'un des plus importants chantiers patrimoniaux bretons : la restauration de la basilique et de l'Académie de Musique et d'Arts sacrés. La première tranche (4 millions d'euros) s'achève ce printemps.

— Photo : Le Journal des Entreprises

C'est l'un des chantiers de restauration du patrimoine breton les plus importants de la décennie, conduits sous la houlette des Bâtiments de France au titre des Monuments Historiques. Entamée en 2015, la première phase (4 millions d'euros) verra la basilique de Sainte-Anne-d'auray, haut lieu de l'histoire régionale, accueillir une Académie de Musique et d'Arts sacrés entièrement rénovée. Fondée sur en 1999 dans l'aile du petit séminaire qui jouxte la basilique, l'Académie n'a pas d'équivalent en Bretagne. Fort d'une vingtaine de salariés et de plusieurs dizaines de bénévoles, elle concentre, sous un même toit, enseignement du chant choral, création et diffusion de la musique et des arts sacrés, expositions, festivals et entretien d'un fond patrimonial remarquable. L'association compte aujourd'hui plus de trois cents membres et accueille chaque semaine quelque... 500 élèves venant de toute la Bretagne, essentiellement du Morbihan et de Loire-Atlantique. Pour assurer l'entretien et le développement de cette véritable institution, la fondation Louis-Cadic a été créée et permet de collecter les dons. « Paradoxalement, le patrimoine, c'est la partie invisible de l'Académie, résume Bruno Belliot, son directeur, cofondateur de l'académie aux côtés de Simon Cnockaert, Michel Jézo et du père André Guillevic. Alors directeur des stages d'orgue du Diocèse de Vannes, Bruno Belliot s'est lancé dans l'aventure avec le souci de conjuguer le sacré et le profane, si ancrés dans la culture bretonne, reflet de l'oeuvre du chanoine Louis Cadic (1857-1936) qui fut à la fois religieux, élu municipal et pompier volontaire.

150 entreprises mécènes

L'implication des entreprises régionales s'avère déterminante dans l'accomplissement de ce travail collectif : « A l'origine de l'Académie, il y a l'oeuvre du chanoine Louis Cadic et le développement du fonds patrimonial, recueil d'exvotos légués, pour l'essentiel, par des pèlerins. Le fonds Louis-Cadic est d'envergure régionale. Plus de cent cinquante chefs d'entreprises y ont contribué à ce jour, poursuit Bruno Belliot. Une soirée leur sera dédiée le 28 septembre à l'occasion de l'inauguration de cette première tranche qui a nécessité l'engagement de nombreuses PME bretonnes » Elle coïncidera avec les Journées du Patrimoine et sera l'occasion de saluer le concours de l'Etat, de la Région Bretagne, du département du Morbihan, mais aussi des clubs des entreprises de Vannes et d'Auray, de la Fondation du Patrimoine ou encore de France Mécène, présidé par Alain Moy. Ce dernier rappelle à l'envi : « Les pays qui n'ont pas d'histoire mourront bientôt de froid. Sainte-Anne d'Auray est un lieu emblématique qui rassemble les Bretons depuis très longtemps. »

Un tiers du financement

Il y a donc les entreprises donatrices (les privés représentent un tiers du financement contre un tiers pour les pouvoirs publics et un tiers pour le diocèse de Vannes, NDLR). Il y a aussi celles qui ont apporté leur concours « actif », en participant à la restauration des 3.000 m² de bâtiments couverts. Tous les corps de métiers, en particulier d'art et de conservation, ont été mis à contribution pour aménager, au sein de l'aile de la basilique, la partie restaurée des locaux de l'Académie de Musique et d'Arts sacrés, le fonds de la bibliothèque, partagé avec la municipalité de Sainte-Anne-d'Auray, un auditorium, un espace conte aux boiseries et au parquet exceptionnels (et où le fils de la Comtesse de Ségur venait rendre visite à la soeur) ainsi qu'un foyer d'hébergement, au deuxième étage, pour les formations longues et les lycéens du lycée Sainte-Anne adjacent. « Il s'agit des travaux les plus importants depuis la fondation de la basilique. Ce n'est vraiment pas un projet opportuniste. Il y a une cohérence et des exigences, comme le respect de la clause Insertion », soutient également le directeur de l'Académie de Musique et d'Arts sacrés.

La « galerie des Glaces » de l'Académie

Prochaine étape en 2018 et 2019 avec la restauration de l'ancienne hôtellerie des Carmes de 1698 et de l'ancienne chapelle des Jésuites (1823). Cette dernière est un véritable joyau : « Ce sera la galerie des Glaces de l'Académie, c'est-à-dire l'auditorium. Les Monuments Historiques sont très attachés à cette chapelle », évoque Bruno Belliot. A l'issue de cette vaste campagne de restauration, c'est la moitié de l'emprise de la basilique, autour du cloître des Carmes de 1630, qui sera ainsi concernée.

Retour d'expériences

« Les conditions d'accueil des élèves seront nettement améliorées et agrandies », note également Céline Baumgartner-Belliot, attachée de production musicale et responsable de la communication de l'Académie de Musique et d'Arts sacrés. Les retours d'expérience de parents ou d'anciens élèves, devenus pour certains eux-mêmes chefs d'entreprise et donateurs, sont unanimes : l'Académie les a humainement enrichis et intellectuellement nourris. Une Académie qui n'hésite pas de sortir de ses murs. Des cours délocalisés sont donnés à Josselin, Le Faouët, Questembert... tandis que sont organisées régulièrement des balades organistiques. Les prochaines quitteront la terre ferme et se dérouleront ce printemps à Palais, sur Belle-Île.

Contact : 02 97 57 55 23

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