Quel bilan tirez-vous de l'année qui vient de s'écouler ?
Jérôme Armbruster : « Nous enregistrons une excellente année, malgré toutes les problématiques autour de l'emploi. L'économie ne doit pas être réduite à la seule lecture du taux de chômage. En 2016, les entreprises ont davantage recruté qu'en 2015, et autant à Paris qu'en région, autant de cadres que de non cadres... Le prisme de l'intérim est très haut et les cabinets de recrutement ont atteint des niveaux que je ne me souviens plus avoir connus. Tous tournent à plein et le nombre de projets de recrutements est élevé, y compris en termes haut de gamme avec investissement. »
Du coup, quand les projets sont là, RegionsJob se porte bien...
Jérôme Armbruster : « Tout à fait. Nous vivons à la fois parce que les entreprises recrutent et ce n'est pas parce que nous avons 10 000 clients et plus de 50 000 offres en ligne (20.000 en 2008) qu'autant de postes se créent. Dans ce panier, plus des trois quarts représentent du turn-over lié à la conjoncture. Dans ces phases où l'économie repart, l'ensemble des salariés est plus serein et enclin à changer de job. A contrario, ils ne prennent pas de risque en cas de tension de l'économie. En 2008, nous avions 20 000 offres en ligne et le dernier pic atteignait 40.000 offres. Nous battons actuellement record sur record. Depuis le début de l'année 2017, nous recevons + 38 % d'offres de la part de nos clients, par rapport à l'année dernière. C'est exceptionnel ! En 2016, notre chiffre d'affaires a progressé de + 15 %, à 33 millions d'euros, et de + 19 % depuis le début de l'année. Ce sont des records. Nous allons tutoyer les 37 millions d'euros cette année. »
Vous-mêmes recrutez-vous actuellement ?
Jérôme Armbruster : « Oui. Nous avons recruté une dizaine de personnes depuis le début de l'année, pour un effectif total de 180 personnes dont 110 à Rennes. Nous avons encore une quinzaine de recrutements à réaliser d'ici à la fin de l'année. Nous atteindrons les 200 personnes à fin 2017. »
Sur quels types de profils ?
Jérôme Armbruster : Il s'agit toujours d'un mix entre une partie commerce et une partie informatique, développeurs, chefs de produits... Cette deuxième partie est exclusivement basée à Rennes.
Sur votre secteur, RegionsJob est aujourd'hui le challenger du groupe Figaro (Cadremploi, Queljob, Viadeo, FigaroClassifieds) et de nouveaux acteurs tentent leur percée comme LeBonCoin, quelle est votre vision de ce marché et de son évolution ?
Jérôme Armbruster : Le marché reste toujours très concurrentiel. Nous avons pris l'année dernière la place du numéro 2 à Monster, racheté par Randstad l'été dernier. Ce n'est pas parce que le volume augmente que la situation est facile. Nous avons, face à nous, des acteurs importants mais parfois sur des zones d'actions différentes. Ce dynamisme nous oblige à continuer à investir fortement.
Sur quels axes stratégiques ?
Jérôme Armbruster : Nous menons actuellement une grande campagne de communication dans les 20 principales villes de France, sur le thème décalé : " Trouvez le job qui va vous faire aimer le lundi. " Au global, ce plan représente six millions d'euros, soit 20 % de notre chiffre d'affaires. La communication est inhérente à notre activité. Nous sommes en rapport chaque mois avec un ensemble de communautés représentant trois millions de personnes à l'écoute d'opportunités, dont on connaît les besoins et avec lesquelles on peut discuter. Nous adressons aujourd'hui quatre communautés différentes : les régions (avec RegionsJob), les Parisiens (ParisJob), les cadres supérieurs (Cadreo) et les digital natives et tous ceux qui s'intéressent au digital avec HelloWork lancé il y a trois mois, calqué sur l'audience de notre Blog du Modérateur. Une activité à l'équilibre qui fête cette année ses dix ans avec un million de visiteurs uniques par mois. Nous accélérons.
Comment faites-vous vivre ces communautés ?
Jérôme Armbruster : Pour chacune de ces communautés, nous apportons une facette emploi/carrière/job, une partie actu, une partie formation et une facette de services adaptés. Notre postulat n'est pas de proposer le même outil à tous. Un cadre de la Défense n'a pas les mêmes aspirations qu'un fleuriste ni les mêmes attentes par rapport à l'emploi. C'est pourquoi nous venons de lancer Cadreo Executive dans le but d'aller chercher le marché caché. Le public visé est celui du cadre supérieur qui ne se sent pas de répondre à une annonce ou d'ouvrir le fait qu'il est à l'écoute du marché. C'est un club qui permet de les mettre en relation, de façon anonyme, avec les cabinets de recrutement qui ne veulent pas passer d'annonce pour certaines missions. Nous passons d'une obligation de moyens à une obligation de résultats. L'ensemble du web tend vers cela. Nous voulons être les meilleurs sur les communautés que nous adressons. »
