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Papa pique et maman coud conforté par ses choix logistiques et cross-canaux
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Papa pique et maman coud conforté par ses choix logistiques et cross-canaux

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En dépit d'une fermeture de ses 26 boutiques pendant le confinement, la PME de Saint-Philibert PPMC lance plusieurs recrutements stratégiques, cet automne. L'activité e-commerce reste à un haut niveau et le très bon démarrage de la boutique de Laval rassure.

— Photo : DR PPMC

Le créateur et distributeur d’accessoires de mode Papa pique et maman coud (PPMC) a déjà reconquis plus de 50 % du terrain perdu lors du confinement. « Les commandes web ont progressé de 75 % depuis et restent, en septembre, 50 % au-dessus du niveau d’avant crise. » Fondatrice et dirigeante de PPMC (55 emplois pour 7,2 M€ de chiffre d’affaires en 2019), Nam Pham a retrouvé le sourire. Après avoir vu ses 26 boutiques (22 en nom propre et quatre en concession) fermer leurs portes pendant trois mois, la société PPMC parvient néanmoins à tirer son épingle du jeu dans ce contexte inédit.

« L’entreprise avait étalé les réouvertures sur plusieurs semaines, entre mai et juillet. Le début du confinement avait coïncidé avec la période où nous vidons traditionnellement les étals, en mars. Nous n’avons donc pas pu tout réinstaller en même temps. Ce qui a été perdu n’a pas été rattrapé, mais nous avons une bonne reprise et nous avons aussi proposé d’autres produits pendant la crise. » PPMC a travaillé à la conception de kits de masques avec les Couturières solidaires puis L’Usine invisible de Bretagne.

Les nouvelles rassurantes s’enchaînent depuis. Les boutiques ont à peu près retrouvé leur étiage. Cet été, c’est le démarrage « très fort » de la nouvelle boutique du centre-ville de Laval qui est venue conforter l’entreprise de Saint-Philibert. « C’est l’un de nos meilleurs démarrages. » Le site avait été minutieusement choisi par l’équipe dirigeante « en faisant des visites de ville dans toute la France ».

Aujourd’hui, seule la boutique installée à Paris reste fortement en retrait. L’Île de France reste davantage affectée par la succession de crises (mouvement des Gilets jaunes, grèves contre la réforme des retraites, pandémie). Une tendance observée dans la plupart des secteurs d’activité. « Il est loin le temps où nous disions que nous pourrions ouvrir 10 boutiques dans la capitale sans se marcher sur les pieds, se souvient Nam Pham. Nous ne l’avons heureusement pas fait, d’autant que les loyers parisiens sont à des sommets. Depuis que j’ai créé Papa pique et maman coud il y a 25 ans, j’ai toujours privilégié un développement mesuré et constant. Nous ouvrons en moyenne une boutique par an. »

La réorganisation logistique paie

PPMC récolte aussi les fruits d’une profonde réorganisation interne. L’entreprise avait mandaté pour cela l’ancien directeur d’entreprise Jean-Pierre Bardon pour un contrat de mission de 18 mois qui s’est achevé récemment : « Il a permis de rationaliser la logistique. » PPMC a ouvert l’an dernier un entrepôt dans la zone de Luscanen, à Ploeren, près de Vannes, avec des gains substantiels en termes de stockage (800 m² contre quelques centaines de mètres carrés avant) et de livraison (environ 1 h 30 de mieux à chaque expédition). La plateforme permet également de faire de l’adressage, ce qui n’était pas possible dans les conditions antérieures quand tout était géré depuis le siège de Saint-Philibert, zone de Kerran. La réorganisation du siège avait donné lieu à une cession d’une partie de l’emprise foncière et bâtie à l’entreprise voisine Escale Technique, ce qui a aidé au financement du déploiement logistique sur le site de Vannes, zone de Luscanen. Aujourd’hui, une dizaine de personnes est restée au siège contre vingt avant.

Un ERP financé sur deux ans

Autre chantier en cours : le développement d’un ERP, un investissement de 100 K€ étalé sur deux ans. « C’est dans ce double contexte que nous recrutons un responsable informatique-ERP et un responsable logistique à Ploeren. » La responsable des ressources humaines, Magali Belhassein, lance également les recrutements au siège de deux assistants, l’un pour l’e-commerce et le second pour les achats. Le développement de la plateforme logistique facilite les recrutements : « Nous touchons davantage de candidats potentiels sur Vannes que sur Saint-Philibert, c’est assez net. » La raison tient à la taille du bassin de population et au coût de la vie, en particulier immobilier à Saint-Philibert : « Un jeune couple peut plus facilement s’installer à Vannes ou sa région. »

Les choix orientés vers le développement du cross-canal sont donc porteurs pour l’entreprise : « L’e-commerce ne fait pas tout, la présence physique est nécessaire à condition de ne pas miser sur des grandes villes inabordables. J’avais stoppé volontairement le déploiement des concessions il y a cinq à six ans, aujourd’hui nous relançons leur développement. Nous avons également retravaillé notre contrat de concession. »

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