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La Scop Imprigraph en quête de croissance externe
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La Scop Imprigraph en quête de croissance externe

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La bouillonnante Scop Imprigraph, née de la fusion en 2016 d’IOV Communication (Morbihan) et du Sillon (Loire-Atlantique), grandit, s’équipe et part à l’assaut de nouveaux marchés. Retour d'expérience sur une montée en gamme qui produit ses premiers effets.

— Photo : Xavier Eveillé

Première imprimerie d’Europe à s’équiper d’une presse numérique japonaise considérée comme la "Formule 1" de la presse offset (800 000 euros pièce), la Scop Imprigraph investit massivement dans les nouveaux équipements. Né de la fusion en 2016 d’IOV Communication (Arradon, Morbihan) et du Sillon (Savenay, Loire-Atlantique), le groupement, qui inclut également Creimprim (Questembert) et Imprimerie Ollivier (Lorient), entend ainsi capter de nouveaux marchés en proposant des prestations à plus forte valeur ajoutée : « Les effets Scop se font sentir. Nous obtenons de plus gros marchés [comme le groupe MGEN, NDLR]. Se regrouper sous ce statut nous a permis aujourd’hui d’assumer ces lourds investissements. Nous avons accru nos fonds propres et notre trésorerie. La moitié du résultat va en réserve et l’implication de chacun est plus forte », constate Hélène Le Gac, la PDG du groupe Imprigraph.

Imprigraph a procédé à 1,6 M€ d'investissements sur tous ses sites — Photo : Xavier Eveillé

« Nous faisons en 2x8 ce que l’on faisait avant en 3x8 »

Ces investissements (1,6 M€ en tout) ont nécessité l’agrandissement du site offset d’Arradon (18 salariés) sur 450 m². Il a fallu d’abord changer le flux. Une bascule totale (logiciels et parc machines) effectuée en seulement deux mois : « L’agrandissement a commencé en mars 2017. Il a fallu trois semaines à Komori pour monter la presse à Led, qui utilise des encres sans solvant. Quatre pour se former. On était rôdé en août. Les premiers résultats sont là. On fait en 2x8 ce que l’on faisait avant en 3x8. Bien évidemment, nous sommes prêts à repasser aux 3x8 mais en assurant des volumes autrement plus conséquents… », poursuit Hélène Le Gac.

Le groupe n’oublie pas l’impression numérique, spécialité du site de Savenay, en Loire-Atlantique (10 salariés), qui a reçu une nouvelle Ricoh Pro C9100 haut débit. Couplée à la presse C7100, elle permet d’allier flexibilité et haute productivité. L’enjeu, désormais, est clairement à la conquête de marchés.

En quête de croissance externe

Le groupe entend jouer sa partition dans le club des imprimeries qui comptent : « Nous sommes en quête de croissance externe. Nous étudions plusieurs projets de reprise de sociétés », annonce la dirigeante.

Le marché de l’imprimerie est en baisse depuis une décennie en France (-1% par an en moyenne). Avec près de 4 000 établissements qui emploient 50 000 collaborateurs et génèrent un chiffre d’affaires estimé à près de 7 milliards d’euros, la filière est essentiellement constituée de PME opérant sur des marchés locaux. Selon la Direction générale des Entreprises, les industries graphiques françaises au sens large pèsent un peu plus : 65 000 emplois pour 9 milliards d’euros de CA en 2014.

La croissance se concentre sur l’impression couleur numérique (+40 % entre 2011 et 2016), le grand format numérique, la diversification des supports (formats, imprimés hyper-personnalisés) et le web-to-print (impression à la demande).

Alliée à une politique de saut technologique, la croissance externe s’avère, de fait, la meilleure façon de gagner des points de croissance, notamment en élargissant l’offre de compétences.

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