« J'ai écouté d'autres dirigeants pour innover »
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« J'ai écouté d'autres dirigeants pour innover »

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SON DéFI Marie-Christine Grammatico dirigeante du Minor 56, a participé en octobre à un « reboot camp ». Un atelier au cours duquel des chefs d'entreprises et consultants ont réfléchi pour elle à un axe de développement. Des pistes qu'elle met déjà en application.
— Photo : Le Journal des Entreprises

« Le Minor 56, société créée il y a 25 ans, fabrique des vêtements marins, moyen et haut de gamme. Installés à Guidel, nous sommes une entreprise industrielle mais au savoir-faire artisanal. En 2013, nous avons réalisé un chiffre d'affaires d'1,4 million d'euros.




La cible : les 30-40 ans

Notre principale difficulté est de réussir à faire notre place et exister auprès d'autres géants du vêtement breton, tout en respectant nos valeurs de "made in France". Pour nous développer, nous ciblons aujourd'hui une clientèle de 30-40 ans. Des consommateurs qui s'intéressent à la mode tout en étant attachés à une certaine éthique, et auprès desquels nous devons apprendre à communiquer. Notre faiblesse, c'est que nous ne sommes pas présents sur le web. Pas de site ni de page Facebook ou autre compte sur les réseaux sociaux. Or, aujourd'hui, qui utilise internet toute la journée, tant à titre professionnel que privé ? Ce sont ces 30-40 ans que nous visons ! Afin d'être aidés dans notre stratégie, je me suis portée volontaire pour participer au « reboot camp » organisé dans le cadre de l'événement « 360Possibles l'innovation en mode bzh » organisé par BDI, en octobre dernier, à Rennes. Au cours de ces ateliers, d'autres professionnels (chefs d'entreprises du monde du textile, consultants en marketing ou communication) se sont "emparés" de notre problématique et ont réfléchi à notre place à des axes de développement. Un peu comme un jeu de rôle. Cette expérience s'est avérée enrichissante : toutes les idées qui ont été émises, à huis clos, respectaient bien les valeurs que Le Minor 56 veut véhiculer. Une expérience également rassurante : les professionnels qui nous ont aidés ont estimé que la base de travail était active et qu'il n'y avait plus qu'à mettre les leviers en place... et les appliquer.




10.000 € investis dans un site

Je suis revenue reboostée de ce "reboot camp". Depuis, nous avons demandé des devis pour créer notre site internet qu'une de nos employés, qui va devenir notre "community manager", fera vivre à travers l'animation d'un blog, d'un profil Facebook... Nous prévoyons d'investir 10.000 € dans la création de ce site. Il ne s'agira pas d'un site marchand mais bien d'un site qui présente l'entreprise dans sa partie industrielle et son éthique. Nous vendrons en ligne quelques produits phares et mettrons l'accent sur la possibilité de personnaliser ses modèles. Régulièrement, nous proposerons des ventes privées sur des modèles en série limitée qui devraient fidéliser la clientèle.




Ouvrir de nouvelles boutiques

C'est aussi dans ce but et pour conserver un relationnel que nous ne livrerons pas à domicile. Les colis seront en effet à retirer dans les boutiques Le Minor. Afin de mieux les faire connaître... et d'en développer d'autres. Il le faut. Le "moyen et haut de gamme" subit de plein fouet la crise et en tant que "made in France", nos produits ont un coût de revient trois à quatre fois plus fort que les produits délocalisés vers lesquels se tournent de plus en plus nos détaillants côtiers. En ouvrant nos propres boutiques et en touchant une nouvelle clientèle via le web, l'idée c'est aussi de muscler le chiffre d'affaires de ces boutiques qui représente actuellement 30 % du CA global. S'il y a longtemps que je réfléchis à une stratégie web, ce "reboot camp" a accéléré les choses. J'y reparticiperai volontiers mais en passant de l'autre côté de la barrière... pour, à mon tour, aider une entreprise dans ses projets. »

Le Minor 56



(Guidel) Directrice : Marie-Christine Grammatico 25 salariés (30 en saison l'été) CA : 1,4 M€ 02 97 65 97 67

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