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Europ3D boucle un train d'investissements grâce au plan de relance
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Europ3D boucle un train d'investissements grâce au plan de relance

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Un mois aura suffi à Europ3D pour obtenir le feu vert à son projet d’investissements dans le cadre du plan de relance. La PME de 7 salariés, spécialisée dans l'usinage de pièces composites et chaudronnées à Saint-Avé (Morbihan), va moderniser son parc et se doter d’un récupérateur de chaleur fatale et d’un composteur à copeaux.

— Photo : Xavier Eveillé

Née en 2010 du rachat du parc machine d’une entreprise en liquidation par cinq anciens salariés, la Scop Europ3D poursuit sa diversification dans l’usinage de moules et outillages pour pièces composites et chaudronnées. La PME de Saint-Avé, dans le Morbihan, compte aujourd’hui six associés et un salarié et travaille pour l’industrie aéronautique (une vingtaine de clients), son marché historique, mais aussi l’automobile, l’emballage, le ferroviaire, le nautisme, le composite… Dans le cadre du plan de relance, Europ3D vient d’être retenue pour son train d’investissements de modernisation (imprimante 3D, tour numérique, machine de contrôle tridimensionnel et logiciels associés). Elle va aussi améliorer son empreinte environnementale.

Chaleur fatale et compactage des déchets

« Nous pouvons usiner des pièces de 4 mètres par 2 mètres maxi. Nous faisons aussi des petites pièces de 1,2 m par 80 cm. Cela implique une machine qui a une course de 3 mètres, explique le codirigeant Julien Collas. Toutes les sociétés n’ont pas cela. Sans le plan de relance, nous aurions simplement investi dans une imprimante 3D et un système de ventilation. Nous avons intégré à notre demande un système de récupération de chaleur fatale, un compacteur de copeaux de composite et un récupérateur des lubrifiants sur les copeaux. » L’entreprise recycle déjà ses copeaux, mais elle pourra ainsi recycler des billes de copeaux : « C’est mieux valorisé sur les cours des matières premières, notamment celui de l’aluminium. Et ce sera un gain de place. » Europ3D espère passer d’une rotation benne par semaine à une par mois.

Le système de récupération de chaleur fatale est un autre enjeu pour la PME : « Nous consommons environ 40 000 euros d’électricité par an et le prix du kilowattheure ne fait qu’augmenter. Notre usine consomme, en pointe, autant que tout le quartier résidentiel adjacent, soit une trentaine de maisons. La récupération des huiles est également importante pour nous. Nous avions déjà travaillé avec la Carsat Bretagne sur un système de captation de brouillardise (huiles solubles qui se mettent en brouillard, NDLR) il y a cinq ans. Enfin, nous allons améliorer l’isolation du bâtiment. »

« Le dossier d’instruction n’est pas compliqué »

Le plan de relance est perçu comme une belle opportunité : « Nous avons été tout de suite informés par le cluster EMC2. Le dossier a été monté en deux semaines, nous avons eu la réponse au bout d’un mois ! On entend dire que le dossier est compliqué à monter. Pas du tout. Les vérifications sont strictes et c'est normal. Il y avait six ou sept annexes. Nous ne savions pas répondre à une question et l’avons clairement indiqué. Cela n’a pas bloqué l’instruction. Il faut se lancer et savoir dire quand on ne sait pas ! »

L’entreprise, qui réalise un chiffre d’affaires d’un million d’euros, espère pouvoir engager rapidement ce train d’investissement : « Le plus tôt sera le mieux », espère Julien Collas. Le calendrier devrait être dévoilé sous peu : « Nous avons une prise de contact avec Bpifrance sur les modalités et pour savoir si nous pouvons commander rapidement l’imprimante 3D. »

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