Capitaine Houat : Plus ergonome, plus productif
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Capitaine Houat : Plus ergonome, plus productif

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La prévention des accidents et maladies professionnelles est un axe majeur du développement de Capitaine Houat, usine de transformation de poissons frais à Lorient.
— Photo : Le Journal des Entreprises

À l'usine lorientaise Capitaine Houat, les accidents du travail et les maladies professionnelles ont été divisés par deux en deux ans. Les jours perdus sont passés de 2.542 en 2006 à 959 en 2008. Soit une perte économique de 355.880€ passée à 134.260€ l'an dernier. La filiale d'Intermarché Capitaine Houat, qui produit à Lorient 6.000 tonnes de crevettes et 4.000 tonnes de produits élaborés et poissons frais par an, a redéfini sa stratégie autour de l'ergonomie et le confort au travail, depuis 2006. Karine Le Dorz, responsable qualité, sécurité et environnement, a mis en place une démarche ergonomique, avec le CHSCT, la CRAM et l'encadrement de l'entreprise. Objectifs: évaluer les douleurs, les risques psychosociaux, proposer des solutions et communiquer sur les dangers.




35% de volumes en plus

Parallèlement, les volumes produits ont augmenté de 35%. Et ce grâce au réaménagement de l'atelier filetage, qui a nécessité 380.000€ d'investissement, permettant de limiter les absences. «Le métier de fileteur est une compétence spécifique qui ne se remplace pas par de l'intérim», ajoute Tony Laurent, directeur de production. Quand Eric Gosselin a été nommé directeur général de Capitaine Houat pour redresser l'entreprise en janvier2006, il avait fait une étonnante découverte. «Nous étions sur le podium des entreprises bretonnes en nombre d'accidents du travail, avec plus de 40 par an, et maladies professionnelles, six en moyenne», explique-t-il. Et un fort taux de cotisation auprès de la CRAM: 10,87% de la masse salariale, au lieu des 3% habituels de la branche d'activité. «C'est un taux incitatif», rappelle Philippe Dubois, contrôleur de sécurité à la CRAM. «Les entreprises payent ce qu'elles coûtent.» Eric Gosselin a alors compris que pour pérenniser l'entreprise, il fallait s'attaquer au fond du problème: les conditions de travail. «Le poisson frais est une matière première difficile, qui possède des contraintes», avance-t-il. «Il nécessite de travailler vite, les flux tendus sont incompressibles. Nous devons améliorer l'organisation générale du travail et réduire le stress». Le stress. Facteur aggravant des troubles musculo-squelettiques (TMS), liés aux gestes répétitifs des postes de travail. En Bretagne, la CRAM dénombre 3.300 cas de maladies professionnelles, dont 39% rien que pour l'industrie agroalimentaire. «Le commerce du poisson compte 15 salariés pour 1.000 touchés par les TMS, alors que la moyenne régionale est de neuf pour 1.000 dans l'industrie agroalimentaire», rapporte Jean-Michel Fougères, ingénieur à la CRAM.

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