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Vision Plast veut une nouvelle usine de pièces auto en Espagne
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Vision Plast veut une nouvelle usine de pièces auto en Espagne

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Sous-traitant pour plus de vingt constructeurs automobiles, Vision Plast va investir tour à tour dans son atelier sarthois de La Flèche, puis dans une troisième usine en Espagne. La PME (environ 150 salariés) s’étend toujours plus à l’international. Son dirigeant l’annonce, l’export représentera « 65% à 80% du chiffre d’affaires l’an prochain ».

— Photo : Le Journal des Entreprises


Vision Plast s’apprête à investir à la fois en France et en Espagne. Fondée il y a dix ans, l’entreprise a depuis créé 46 emplois exactement dans son usine située près de La Flèche (Sarthe), pour un total de 146 emplois en Europe. Peu connue du grand public, la PME fabrique des pièces plastiques pour l’automobile en grandes séries, qu’il s’agisse de pièces décoratives ou très techniques. Des petits objets que tout le monde a déjà vu : des enjoliveurs équipant la Peugeot 208, la Renault Captur, la Volkswagen Passat ou la Ford Mondeo… des glissières servant à relever les vitres d’un véhicule, des pièces destinées au réglage des sièges, etc.

600.000 euros injectés à La Flèche

Agrandie par deux fois, l’usine sarthoise de 2.500 m² en a encore un peu sous le pied. Ses capacités vont prochainement augmenter avec l’arrivée à l’automne d’une « d’une nouvelle presse d’une puissance de 550 tonnes, complètement opérationnelle début 2018 », dixit le patron Christophe Gaulin. «Un investissement de 600.000 euros ». Elément déclencheur : l’obtention d’un nouveau contrat auprès d’un équipementier Turque basé à Istanbul, et travaillant pour Renault, a étoffé un carnet de commandes déjà bien fourni.

En dix ans, Vision Plast a déjà vu son chiffre d’affaires bondir de 700.000 à 7,5 millions d’euros en 2016 (pour un résultat net de 270.000 euros). Et cette tendance à la hausse se confirme. Christophe Gaulin pronostique «entre 8 millions et 9 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2019 » pour son site français*. Pour le patron de ce sous-traitant de rang 2, la force de son modèle tient notamment à son approche « multicartes », avec des pièces intégrées aux véhicules « de plus de 20 constructeurs ». Mais aussi à ses efforts d’investissement. « Chaque année, l’entreprise a investi, avec l’arrivée de machines coûtant en moyenne 300.000 à 400.000 euros , uniquement des machines neuves, pour avoir des moyens plus performants et modernes… », souligne le Sarthois.

Seul bémol, cette belle success story locale devrait alors atteindre un palier. Et rester peu ou prou sur ce niveau sur le long terme. « On arrive aujourd’hui à saturation sur le site de La Flèche. La croissance se poursuivra à l’étranger », annonce Christophe Gaulin. Aujourd’hui déjà, le site français livre ultra-majoritairement ses cargaisons hors des frontières : en Allemagne, en Pologne, en Slovaquie, en République Tchèque. Et seulement « un peu » le marché hexagonal. En 2018, l'export devrait absorber 80% de la production française.

Une troisième usine espagnole fin 2018

Le second volet de la stratégie tient en une phrase : suivre les équipementiers-clients là où ils sont, "c’est-à-dire à l’étranger". Notamment en Espagne. « On projette la construction ou l’achat d’une nouvelle usine de 2.000 m² du côté d’Alicante au sud de l’Espagne, annonce Christophe Gaulin. A l’ouverture en septembre 2018, on pourra alors alimenter à la fois le marché local et le Maghreb, où des constructeurs comme Peugeot et Renault ont pris place ». Question emploi, le futur site pourrait compter « 30 à 40 personnes à terme ». Pourquoi ne pas ouvrir un site en France ? « Les coûts de transport pour l’Afrique auraient été trop élevés », écarte le dirigeant.

Déjà implanté à Barcelone et Alicante

Le Sarthois dispose, en outre, de deux implantations en Espagne : une unité d’injection plastique à Barcelone, baptisée Vision Plast Spain (65 salariés) , plus une usine spécialisée dans les pièces chromées, « Satis Coating » à Alicante, (35 salariés). Cette dernière vend par exemple des grilles d’aération pour la Polo, des leviers de vitesse pour Renault ou des cadrans de vitesse pour Alfa Romeo, ornés de décorations chromées. Ces deux sites irriguent le marché ibérique, où figurent entre autres PSA, Seat et Audi.

Le modèle sarthoise dupliqué

Pour le plasturgiste, l’avenir consistera à dupliquer le modèle sarthois. Autrement dit, grandir en créant toujours des sociétés de petite taille, flexibles, réactives aux demandes des clients, et qui emploient des polyglottes capables de parler français, anglais, allemand, espagnol… Proposer de nouvelles solutions techniques fait aussi partie des prérequis. Et là encore, le modèle multimarque est un atout. « Par exemple, si l’on propose un nouveau matériau plastique plus résistant à client, et que ce matériau a déjà passé le cahier des charges d’un autre équipementier, tout en gardant la confidentialité requise, on facilite la vente ! », note Christian Gaulin.

* (A l’échelle du groupe, Vision Plast table sur 16 M€ de CA en 2018, contre 13,5 M€ de CA consolidé en 2017).

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