À Champagné, près du Mans, le fabricant de pantoufles et chaussures d’intérieur Plastigom met son savoir-faire industriel à disposition de La Week’Up. Cette start-up mancelle s’est en effet rapprochée de la PME pour lancer la production à grande échelle de ses serviettes hygiéniques lavables. Un produit complémentaire à sa coupe menstruelle pliable conçue par sa dirigeante Corinne Boulay. « Des clients et des revendeurs me demandaient des protections intimes durables. Étant positionnée sur un seul produit, j’avais justement besoin d’élargir ma gamme. » Lauréate de l’édition 2019 du concours de la Startup’euse mancelle, elle s’est alors tournée vers sa marraine Annelise Morin et sa société Plastigom. « Durant le confinement, nous avions déjà fabriqué des masques, explique cette dernière. Cela a prouvé notre capacité à nous adapter à de nouveaux produits. Pour les serviettes hygiéniques, le savoir-faire est identique. » Durant l’été, les deux cheffes d’entreprises ont donc conçu toute une gamme de protections intimes, en coton biologique et en pul recyclé, un tissu enduit imperméable. Ainsi, elles proposent aujourd’hui cinq serviettes différentes et une pochette de transport, intégralement fabriquées en France. « C’est le cas de tous mes produits, comme la coupe menstruelle qui est fabriquée à Avignon, reprend Corinne Boulay. Je veux être au plus proche du territoire où je suis née, c’est donc une fierté pour moi de proposer du Made in Sarthe ! » La Week’Up va même bénéficier pour ses serviettes du label « Origine France garantie » que détient déjà Plastigom.
Désaisonnaliser Plastigom
1 200 serviettes devraient donc sortir dans un premier temps de l’atelier de Champagné, qui dispose d’un stock de matière première permettant la confection de 4 500 à 5 000 unités supplémentaires. Pour Plastigom, ce nouveau produit est l’assurance de pérenniser son savoir-faire et ses emplois. L’entreprise et ses 16 salariés réalisent en effet chaque année 60 000 paires de pantoufles et chaussures sous ses marques La Vague, Médicales de La Vague, Lundi Bleu et Paradoxales, écoulées auprès de détaillants indépendants en France et en Belgique, ainsi qu’en pharmacies. Forte de 1,4 million d’euros de chiffre d’affaires, elle souffre néanmoins de la saisonnalité de ses produits. « Nous avons deux saisons de vente en hiver et en été, avec des moments de creux dans la production. Le projet Week’Up nous permet donc de lisser une partie de l’activité sur toute l’année », explique Annelise Morin. Les protections confectionnées à Champagné seront ainsi commercialisées via les réseaux commerciaux de La Week’Up, environ 80 points de vente en France et en Belgique positionnés dans le domaine du bien-être, du biologique et de la parapharmacie. Elles prendront également le chemin de l’outre-mer, notamment à destination de Mayotte, de la Martinique et de la Guadeloupe où elles répondront à un véritable problème de gestion des déchets sur ces îles. En effet, 45 milliards de protections intimes sont jetées chaque année dans le monde, celles-ci ne sont ni recyclées, ni recyclables.
