Parcs de loisirs couverts : La fin de la récré ?
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Parcs de loisirs couverts : La fin de la récré ?

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Loisirs Malgré une saturation apparente du marché, des parcs de loisirs couverts ouvrent leurs portes auMans. L'agglomération séduit les franchises qui supplantent peu à peu les indépendants.
— Photo : Le Journal des Entreprises

C'est le premier arrivé auMans, et le premier également à tomber. Le parc de loisirs couverts pour enfants Jim & Jump a été liquidé en septembre. Implanté dès 2005 dans 1.500m² de la zone de l'Université, le parc a subi le grignotage de son marché par ses concurrents installés à sa suite sur l'ensemble de l'agglomération mancelle. « Je trouve ça triste que ce soit le pionnier Jim & Jump qui ferme. Mais il y a trop de parcs. Quand j'ai lancé mon étude de marché, c'était le seul. Je me suis installé à l'opposé », se souvient Karine Bouvet, gérante de Ludikid à Ruaudin. L'agglomération comptait jusqu'à la disparition de Jim & Jump cinq de ces lieux d'attractions pour enfants. De l'avis des professionnels locaux, c'est trop. « Quatre c'était déjà beaucoup, et nous pensions être les troisièmes. Maintenant, on a un concurrent à 500 mètres de notre parc. Le potentiel n'est pas extensible sur une agglomération comme LeMans », ajoute Sébastien Koerkel, gérant d'Attrap'Moi à Saint-Saturnin. Il a ouvert son établissement en octobre2012, quelques mois après Ludikid, sans savoir que ce dernier s'installait.




Business fragile

Le marché du parc de loisirs couvert est récent, les premiers étant apparus il y a une quinzaine d'années. La France compte 300 parcs d'une superficie allant de 600 à 3.000m² pour un chiffre d'affaires moyen de 350.000euros. « Les deux-tiers de la profession ne sont pas armés pour se battre sur un marché concurrentiel. Certains ne font pas d'études de marché et ouvrent un parc comme une boulangerie au coin de la rue », constate Brigitte Léonardi, présidente du Syndicat national des parcs d'attractions ouvertes pour enfants (Space). L'organisation qui regroupe près de 130 adhérents a recensé 20 fermetures de parcs l'an dernier. « Notre business model ne tient plus, puisque construit sur une TVA à 5 %, monté par la suite à 7 %. Aujourd'hui, certains parcs sont redressés à 19,6 % alors que les grands acteurs comme Disney Land ou Le Puy du Fou bénéficient d'un taux de TVA réduit sur leurs droits d'entrée », tempête la présidente.




Balbutiement des franchises

En plus de ces variations de TVA, les trésoreries se trouvent mal menées par des investissements lourds pour ces petites structures. Compter 200 à 300.000euros pour l'installation de jeux qui devront évoluer dans le temps pour rester attractifs. « Le chiffre d'affaires, c'est compliqué la première année... On peut tabler sur 28 à 30.000 entrées », pousuit le gérant d'Attrap'Moi. Même tendance chez Ludikid qui plafonne à 4.500 entrées mensuelles les périodes de vacances, et 3.000 les mois sans congés. Malgré un gâteau réduit, les franchises tendent à supplanter les indépendants. La première en Sarthe, Royal Kids créée à Avignon, a ouvert à Sargé-Lès-LeMans dès 2010. Gulli Parc, filiale de la chaîne TNT pour enfants, s'est installée elle aussi au nord duMans cette année. Et un nouvel acteur pourrait lui aussi faire son entrée avant 2014. Le Bordelais Youpi'Parc étudie en effet son implantation auMans. Pour Séverine Sery, co-fondatrice avec son mari de l'entreprise, « il y a le potentiel auMans. On cherche également la reprise de parcs en difficulté ». Le réseau bordelais a déjà signé douze contrats de réservation cette année et vise 290 franchisés sous cinq ans.

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