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Meggitt veut continuer de grandir dans l'agglomération angevine
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Meggitt veut continuer de grandir dans l'agglomération angevine

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Installé à Avrillé, dans la première couronne angevine depuis 1961, le sous-traitant aéronautique Meggitt, filiale du groupe britannique du même nom, aimerait s’installer sur un autre site, toujours dans l’agglomération, pour accompagner sa croissance. Reste à trouver un terrain suffisamment grand et convaincre les actionnaires du groupe.

Le site de Meggit à Avrillé emploie 335 personnes et travaille exclusivement pour l'aéronautique civil et militaire — Photo : Olivier Hamard JDE

Bâti à la campagne en lisière d’Angers à l’aube des années soixante, le site du sous-traitant aéronautique Meggitt (autrefois celui d’Artus) est aujourd’hui enclavé dans son environnement urbain. La ville a grignoté les alentours année après année. En près de soixante ans, on a agrandi deux fois, colmaté des espaces, disposé des bâtiments qu’on a reliés entre eux, ou pas…

Derrière la façade de l’usine restée « dans son jus », on en viendrait presque à douter que 335 personnes conçoivent et assemblent des équipements de très haute technologie pour l’aéronautique civil et militaire. Aussi, pour accompagner une croissance constante dans un secteur porteur, l’entreprise aimerait bien déménager…

Un terrain de 5 hectares dans l’agglomération

« Si nous restons ici, nous ne pourrons pas grandir, affirme Marc Guiborel, le directeur général du site Meggitt d’Avrillé. Nos locaux ne sont plus du tout adaptés à nos besoins, tant en superficie qu’en ergonomie. Il nous faut aujourd’hui convaincre le groupe de la nécessité d’un nouveau site. La richesse de l’usine, ce sont ses hommes. La croissance peut donc se faire ici ! »

L’usine angevine, qui réalise 100 M€ de chiffre d’affaires, est le plus important site d’une des branches du groupe britannique Meggitt, spécialisé dans le domaine électrique pour l’aéronautique. À ses côtés dans la même branche, une unité au Vietnam, une à Toulouse et deux aux États-Unis.

Au total, le groupe emploie 12 000 personnes dans le monde sur 50 sites et vient de lancer la construction d’une usine neuve au Royaume-Uni, qui accueillera un millier de salariés. Ce sont donc les dirigeants de Meggitt que Marc Guiborel veut encourager à bâtir aussi non loin d’Angers. « Les salariés du site habitent à une moyenne de 17 kilomètres. Nous voudrions donc rester dans l’agglomération. Idéalement, il faudrait un terrain de 5 hectares environ sur lequel un investisseur construirait des locaux vides que nous aménagerions et louerions sur une longue durée. »

« Doubler le chiffre d’affaires en dix ans »

À Avrillé, le site de Meggitt réalise à la fois la R & D de ses produits, avec 72 personnes, et leur assemblage avec le reste de l’effectif. Entre les deux, de nombreux sous-traitants, pour beaucoup installés dans la région. Le site produit tout ce qui ne peut être fait dans sa filiale vietnamienne, où travaillent 630 personnes et qui prend le relais de la fabrication pour des productions plus récurrentes ou en volume plus important.

« À Toulouse, 80 personnes travaillent sur des appareils de conversion d’énergie, précise Marc Guiborel. Ce que nous faisons aussi à Avrillé, mais nous concevons ici également des moteurs, des capteurs et des actionneurs électriques. Chez nous, un nouveau développement prend en moyenne deux à trois ans. » L’activité augmente régulièrement et les résultats sont très encourageants. Reste à savoir si le géant britannique sera prêt à accepter le déménagement dans un nouveau site estimé autour de 10 millions d’euros, auquel le dirigeant angevin prédit portant de belles perspectives. « En étant raisonnablement optimiste, on pourrait dans 10 ans avoir doublé le chiffre d’affaires et employer environ 500 personnes. Mais le modèle économique reste à trouver pour que ce projet soit réalisable. »

Une croissance à accompagner

Pour cela, Marc Guiborel espère d’éventuelles aides financières européennes, nationales ou locales, sous forme de subventions. Il collabore avec les élus du territoire et a même récemment profité de la visite de l’usine par le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau pour lui signifier l’importance du maintien de l’activité. De son côté, Aldev, l’agence de développement d’Angers Loire Métropole, recherche un potentiel terrain ou un site existant. Mais ils ne sont pas légion…

La balle est maintenant dans le camp du groupe britannique. « Meggitt a récemment délégué une personne qui ne travaille que sur ce projet, explique Marc Guiborel. Elle fait remonter un maximum d’informations aux instances dirigeantes qui sont très en demande. Dans le groupe, nous sommes plutôt perçus comme un bon élève. »

Mais le dirigeant angevin craint que le site, un jour, ne puisse plus accompagner la croissance de 9 % par an sur laquelle il table et que celle-ci s’envisage ailleurs, avec par exemple le déménagement sous d’autres cieux de l’activité d’assemblage. Une perspective que Marc Guiborel refuse, lui qui aimerait obtenir le feu vert de son groupe pour un déménagement dans quelques années sur un nouveau site proche d’Angers.

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