Revaloriser la valeur travail en France. C'est sur ce thème que s'est déroulé, mi-mai, le premier déjeuner-débat d'après présidentielle organisé par le Medef Anjou. Pour le syndicat patronal, l'emploi doit être « le premier chantier du nouveau Président. » C'est Samuel Tual, président du Medef Mayenne et dirigeant du groupe Actual basé à Laval (200 agences d'emploi en France), qui a animé la rencontre.
« On sous-entend que le travail est pénible... »
Partant du constat que seulement 47 % de la population française est actuellement en activité couplé à un chômage structurel de 9 %, Samuel Tual - auteur de l'ouvrage « Le travail pour tous » en 2015 -, entend redonner sa valeur à la notion de travail. « On nous parle de pénibilité, ce qui sous-entend que le travail est pénible... or, il apporte de nombreuses vertus. Je suis persuadé que beaucoup de problèmes de notre société découlent directement du chômage de masse. » Pour le patron mayennais, la solution pourrait se trouver dans de nouvelles formes d'emploi. « On ne peut plus rester dans le CDI traditionnel. Il faut imaginer des choses, développer le portage salarial, le temps partagé... tout en sécurisant davantage les salariés. Il faut être dans la flexisécurité avec une réforme du Code du travail. » La reconnaissance de l'activité quelle que soit sa forme (accompagnant de personne malade, mère au foyer, etc.) est également une piste de revalorisation du travail pour Samuel Tual. « La politique en faveur de l'emploi est en échec depuis 50 ans en France. Le pays comptait 250.000 chômeurs en 1967 pour 6 millions aujourd'hui ! » L'apprentissage est aussi un de ses chevaux de bataille. « En Allemagne, c'est un premier contrat de travail pour plus de 1,4 million de jeunes. Je suis pour l'apprentissage pour tous, cela facilite l'accès à l'entreprise. »
95 % des embauches en Pays de la Loire sont des CDD
Si la situation s'améliore dans la Région en matière de recrutements (lire en page 3), notamment en Anjou avec 26 450 projets d'embauche en 2017 (+18,5 % par rapport à 2016), 95% des recrutements ligériens se font en CDD. « On est sous la grêle depuis un moment avec un gros manque de visibilité », regrette Bertrand Schaupp, le patron du Medef Anjou. Pour autant, il souligne « un climat des affaires qui s'améliore » dans le département avec des entreprises qui « ont retrouvé de l'oxygène avec le CICE et les premiers effets du Pacte de responsabilité en 2016. »
« Ni opposants, ni partisans »
Sur les premiers pas d'Emmanuel Macron, le Medef Anjou porte « un regard plutôt bienveillant. Il y a des tas de choses dont on peut se réjouir, il est jeune, il a des idées intéressantes... il a choisi de nommer dans son gouvernement des gens qui ont une véritable expérience de l'entreprise. » Mais pas question de chèque en blanc. « Nous ne sommes ni opposants, ni partisans », rappelle Bertrand Schaupp.
