Le projet de loi de finances inquiète les travaux publics
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Le projet de loi de finances inquiète les travaux publics

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Dans son projet de loi de finances 2019, le gouvernement envisagerait de supprimer la réduction du taux de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) accordée aux entreprises de travaux publics. Jean-Christophe Louvet, le président de la Fédération des travaux publics des Pays de la Loire, s’insurge contre ce projet qui pourrait mettre en péril la fragile reprise du secteur.

Président de la Fédération régionale des travaux publics, Jean-Christophe Louvet s'inquiète de la suppression du taux réduit de la TICPE accordé aux entreprises du secteur — Photo : Groupe Luc Durand

En colère, Jean-Christophe Louvet, le président de la Fédération des travaux publics (FRTP) des Pays de la Loire ! Par ailleurs directeur général de l’entreprise Luc Durand, il s’insurge contre l'un des articles du projet de loi de finances 2019 visant à supprimer le taux réduit sur la taxe sur les carburants, attribué au secteur des travaux publics, comme à l’agriculture et aux transports.

« Eux vont conserver cette exonération et nous, nous allons la prendre de plein fouet, analyse Jean-Christophe Louvet. Avec un détail que personne n’a vu, c’est que l’augmentation de la fiscalité sur les carburants va être supérieure à nos marges totales annuelles ! »

Un secteur inquiet à l’heure de la reprise

Le secteur des travaux publics se relève à peine de six années difficiles, pendant lesquelles certaines entreprises ont dû cesser leur activité et d’autres ont été contraintes de réduire leurs effectifs, formant aussi moins de jeunes et enregistrant une baisse de leur trésorerie. « Aujourd’hui, les affaires reprennent, affirme Jean-Christophe Louvet, avec des investissements privés et des chantiers publics. Il y a des projets et une volonté croissante des élus d’entretenir les infrastructures existantes. Mais nous sommes très inquiets, parce que le gouvernement cherche à récupérer un milliard d’euros sur les entreprises. »

Le président de la Fédération régionale des travaux publics craint donc qu’au moment où une reprise donne un nouveau souffle au secteur, les chantiers en cours et ceux à venir ne soient pas suffisants pour absorber les pertes qu’engendrerait cette suppression de la réduction du taux de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE).

Avec le redémarrage de l’activité, certaines entreprises pouvaient entrevoir, grâce à ces chantiers prévus, un chiffre d’affaires garanti pour un an, voire deux. Ce projet, s’il est maintenu, pourrait marquer un nouveau coup d’arrêt. « Là, on n’a pas de roue de secours et il va falloir qu’on trouve 1,5 % de recettes supplémentaires sur notre chiffre d’affaires. Je ne vois pas comment on va y arriver. »

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