Deux ans après sa reprise, Sica2M pose un premier jalon dans sa nouvelle phase de développement. L'entreprise de Loué vient en effet de créer en avril sa première implantation hors de Sarthe, à Toulouse. « Avec cette agence, on s'intéresse bien entendu au bassin aéronautique local, mais aussi à d'autres marchés industriels du Sud-Ouest », souligne Stéphane Petigas, directeur général de Sica2M. Employant 172 personnes, cette dernière est spécialisée dans la transitique industrielle, réalisant des systèmes automatisés de convoyage, transfert ou manutention de pièces. Une activité tournée à 80 % vers l'automobile et qui a généré en 2016 un chiffre d'affaires de 25 millions d'euros. « On vise 70 % maximum de l'activité sur ce secteur. C'est notre coeur de métier et aujourd'hui ça nous porte. Seulement dans l'automobile, il faut aussi être fort ailleurs ! » Arrivé à la direction générale de Sica2M en juin dernier, Stéphane Petigas est un fin connaisseur du secteur. L'ancien directeur de l'Institut automobile du Mans (IAM) engage en effet une stratégie de diversification de grande ampleur afin d'assurer la pérennité de l'entreprise.
Année de stabilisation
Car le site de Loué revient de loin. Jusqu'à fin 2014, l'usine portait les couleurs du groupe allemand Dürr Ecoclean. Outre les systèmes de convoyage et manutention, on y fabriquait également des machines de lavage pour l'industrie automobile. En 2013, le groupe scinde l'activité en deux entités distinctes, avant de se désengager en décembre 2014 de l'activité Automation. Dürr se recentrant sur son métier de conception de machines spéciales de lavage au Mans. Restait à Loué la branche Automation. Déficitaire, elle est reprise en janvier 2015 par le fonds industriel Quantum Capital Partners, basé à Munich. Désormais rebaptisée Sica2M, le site retrouve depuis des couleurs. Ainsi, de 17 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2015, Sica2M en a réalisé 25 millions sur le dernier exercice. « 2016 s'est terminée dans nos objectifs, à zéro. On ne perd plus d'argent, on commence même à en gagner. 2017 sera une année de stabilisation. On prévoit 27 millions de chiffre d'affaires. Nos améliorations doivent porter leurs fruits pour retrouver la rentabilité et aborder une année de croissance en 2018 », détaille le dirigeant.
Diversification en marche
Gardant son pied d'appui dans l'automobile, Sica2M impulse désormais son développement dans de nouvelles directions. L'aéronautique étant l'un des nouveaux caps à suivre selon Stéphane Petigas. « On sent qu'il y a des besoins et qu'on peut y vendre notre savoir-faire. C'est un secteur qui connaît des changements. Les cadences s'accélèrent, et de nouvelles contraintes de temps poussent les sous-traitants à revoir leur process. L'automatisation est une réponse. » Un savoir-faire que l'entreprise entend également développer localement. Travaillant déjà avec de grands donneurs d'ordre ligériens, tels que NTN au Mans ou Scania à Angers, l'entreprise cible les PME régionales. « Notre force, c'est la conception. On est en mesure de bouger des pièces de 100 g à 1,5 tonne. De plus, nous sommes de taille suffisamment importante pour leur fournir des solutions de production compétitives », poursuit le dirigeant. Au-delà de la transitique classique, Sica2M monte en compétence en intégrant à ses solutions des machines spéciales. « On ajoute de la valeur ajoutée aux convoyeurs avec du pesage, du marquage, du contrôle ou encore du brossage. » Un surcroît de complexité faisant l'objet de partenariats avec d'autres entreprises.
Cap vers les Etats-Unis
Autre axe de développement, l'international. Réalisant 65 % de son chiffre d'affaires à l'export, Sica2M veut y franchir un nouveau cap. L'entreprise a en effet envoyé un VIE (Volontariat international en entreprise) à Greenville, dans l'état de Caroline du Sud afin d'y prospecter le marché américain. « On observe actuellement aux Etats-Unis une migration des entreprises industrielles du nord vers le sud. Il y a des projets à prendre là-bas. D'autant que nous sommes sur une zone avec une forte présence aéronautique et automobile », souligne le directeur sarthois. Des poids lourds tels que Lockheed Martin y sont basés ou encore des Européens tels que Michelin et BMW y ont installé leur siège nord-américain. Stéphane Petigas se donne douze mois pour valider ou non l'implantation d'une agence sur place.
