
Avec l'arrivée, en février dernier, des 60 salariés de Flory sur le site du Longeron, la fusion avec Mulliez devient concrète. Pour les accueillir, 800m² de bureaux ont été réalisés, représentant un investissement 900.000€ sur deux ans. Le mariage entre les deux spécialistes du vêtement professionnel a été décidé en 2008. Dans un contexte de «concentration du marché», l'objectif était d'atteindre «une taille d'entreprise adaptée et suffisante pour aller chercher de nouveaux marchés, situés entre 2 et 10M€, et de pouvoir les aborder sereinement», explique Jacques Gindre, le P-dg.
Complémentarité et histoire commune
Aujourd'hui, le groupe du Longeron emploie 275 personnes et réalise 54M€ de chiffre d'affaires (Mulliez: 32M€, Flory: 11M€ et 11M€ répartis entre trois filiales à Cholet, Marseille et en Espagne). Il se place parmi les leaders nationaux du secteur, avec «plus de 10% de part de marché», souligne Jacques Gindre. Le groupe habille environ un million de salariés en France. Sa force? «La complémentarité» des deux entreprises «qui nous a permis de décrocher de nouveaux marchés», indique Jacques Gindre. Parmi eux, Eurotunnel ou encore SFR. Au total, sur 2009, Mulliez-Flory a enregistré une trentaine de nouvelles références.
Le pari de rester industriel
La fusion aura été facilitée par la proximité des deux cultures d'entreprises: «Nous avons une histoire commune, nous parlons le même langage.» L'entreprise choletaise Flory est spécialisée dans le vêtement d'image, «plutôt front-office» depuis plus de 40 ans. Expert textile implanté au Longeron depuis 180 ans, Mulliez dispose, quant à elle, de deux départements. Le vêtement d'image, «plutôt back-office», pour les grands comptes privés et publics représente 60% de son chiffre d'affaires. Tandis que la santé (linge et vêtements professionnels à destination des hôpitaux, cliniques, maisons de retraite...), le plus ancien savoir-faire de l'entreprise, constitue 40% de l'activité. L'entreprise Mulliez, filiale du groupe familial HDM finance, spécialisé dans les équipements textiles destinés aux entreprises, a été reprise il y a 12 ans par Jacques Gindre. «Nous avons fait le pari de rester industriel, explique le P-dg. Nos contrats ont une durée longue, nous devons pouvoir garantir la même qualité du début à la fin et maîtriser tous les process.» Depuis la fusion, le groupe a racheté trois usines en Tunisie, soit un investissement de 2M€.
Des commandes décalées en 2010
En 2009, le marché du vêtement professionnel a enregistré un recul de 18,7%. «Le sinistre a été énorme sur la partie industrielle, comme pour le bâtiment et l'hôtellerie-restauration», explique Jacques Gindre. Le groupe Mulliez-Flory a connu, quant à lui, une diminution de 4,4% de son chiffre d'affaires. La baisse atteint les 14% avec la perte, fin 2008, d'Air France par Flory. Le contrat représentait 35% du chiffre d'affaires de l'entreprise choletaise et soixante postes avaient dû être supprimés. Pour 2010, le P-dg pense que son groupe «bénéficiera des reports de 2009», beaucoup d'entreprises ayant fait le choix de repousser de quelques mois le renouvellement de leurs tenues professionnelles.