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Coronavirus : la solution de désinfection d’Octopus Robots à la conquête de nouveaux marchés
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Coronavirus : la solution de désinfection d’Octopus Robots à la conquête de nouveaux marchés

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La PME Octopus Robots avait imaginé en 2012 un robot de désinfection pour les lieux accueillant du public. Faute de marchés, elle s'était orientée dans le domaine des bâtiments avicoles. Avec la crise sanitaire, l'industrie agroalimentaire et la grande distribution s'intéressent à son robot.

Le robot Biosafety, d'Octopus Robots, est conçu pour décontaminer le matériel et les bâtiments de grands volumes recevant du public, entrepôts, usines agroalimentaires ou encore centres commerciaux — Photo : Octopus Robots

Et si la crise sanitaire donnait un nouvel élan à Octopus Robots ? Depuis plusieurs semaines, les machines de désinfection de l’entreprise choletaise intéressent de plus en plus les lieux accueillant du public. Les marques d'intérêt affluent notamment de la part des usines agroalimentaires et des grandes surfaces commerciales. Imaginé il y a une dizaine d’années par cette PME du Maine-et-Loire, le robot de désinfection de surface par micronébulisation, qui a peiné à trouver son marché, est aujourd’hui rattrapé par l’actualité.

Des contacts en Italie et en Chine

En 2004, l’entreprise choletaise, qui s’appelait alors MCAI, travaille sur une solution de désinfection de surface. Au début des années 2010, elle crée un système de désinfection par voie aérienne, Biosafety, conçu pour décontaminer le matériel et les bâtiments recevant du public, usines agroalimentaires, entrepôts ou encore centres commerciaux. Mais l’entreprise peine à rencontrer son marché. Du coup, en 2014, elle repart de zéro et s’oriente vers le secteur de la production avicole, avec une gamme de robots pour la décontamination des poulaillers.

Toutefois, devenue Octopus Robots, cotée sur le marché boursier Euronext et employant 15 personnes, l’entreprise choletaise n’a jamais abandonné son ambition première. « Ce qui n’intéressait personne il y a quelques années trouve toute sa pertinence aujourd’hui, constate Bertrand Vergne, le nouveau directeur général de l’entreprise. Depuis le début de la crise sanitaire, on vient nous voir notre robot de désinfection de bâtiments accueillant du public. Nous avons des contacts en France, en Italie, et de potentiels clients sont même venus de Chine il y a quelques semaines. »

Un retour au projet initial

La technologie des machines d’Octopus Robots repose sur la micro-nébulisation, à savoir la création d’un brouillard sec, avec des minuscules gouttes calibrées de 12 micromètres de diamètre. Sans condensation, le principe permet d’éviter la corrosion.

« Le produit utilisé est compatible avec les appareils électroniques et électriques, explique Bertrand Vergne. Il rentre partout, dans les tiroirs les placards, désinfecte les tissus et toutes les surfaces sans les attaquer, ni les abîmer. La machine est très précise car il ne faut pas que les gouttelettes se recombinent entre elles, sans quoi elles formeraient de l’humidité. » Le module, qui crée donc un brouillard sec, est installé sur une base mobile commandée à distance et programmable, et les produits décontaminant sont compatibles avec les normes en vigueur. Des tests de dispersion ont été réalisés dans des supermarchés « En réalité, ajoute Bertrand Vergne, on revient à l’origine du projet Octopus, car l’orientation de l’entreprise vers la désinfection dans les bâtiments avicoles nous a presque été imposée, faute d’avoir rencontré notre marché. »

Entre 5 et 10 machines par jour

Octopus Robots, qui a par ailleurs des contacts très avancés pour la décontamination de poulaillers en Russie, veut pouvoir maintenant répondre à la demande, si l’intérêt porté actuellement à son robot Biosafety se concrétise par des contrats. « Nous avons une dizaine de machines opérationnelles et prêtes à partir, précise Bertrand Vergne, et nous pouvons livrer en dix semaines au rythme de 5 à 10 unités par jour. Les deux problèmes que nous pouvons rencontrer, c’est le délai d’approvisionnement de certaines pièces critiques et la taille de l’équipe. Pour assembler nos machines, en plus de notre parc d’imprimantes 3D, nous utilisons en effet des pièces fabriquées en France, en Allemagne et en Suisse qu’il nous faut faire venir, et si nous devons produire plus, il nous faudra renforcer l’effectif d’environ cinq personnes. »

Si le robot n'a pas encore fait l'objet de commande ferme, l'intérêt qu'on lui porte actuellement pourrait offrir à Octopus Robots des opportunités et l’entreprise choletaise se projette aussi vers l’avenir. Elle cherche entre autres à s’associer avec un partenaire qui lui fournirait la base mobile de ses robots, pour ne réaliser de son côté que le module de désinfection. Elle pense aussi à une éventuelle levée de fonds, si l’activité vient à décoller. « On va aujourd’hui avoir besoin de décontaminer des entreprises et des magasins, et cela se poursuivra bien après le coronavirus. Chez Octopus, on en avait la certitude et on était prêts. La question n’était pas de savoir si cela allait arriver, mais on se demandait quand cela allait arriver ! »

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