Le coronavirus pourrait faire décoller les ventes de la machine de nettoyage de chariots de supermarché développée par Astheo. Cette PME du Maine-et-Loire l’a imaginé en 2012. Second prix du concours Lépine un an plus tard, la machine avait été améliorée en 2015 pour être produite en série mais n’avait pas réellement séduit. L’entreprise angevine, basée à Corné, a développé ensuite une troisième version, baptisée Trolley Cleaner, qui connaît un vif intérêt depuis quelques mois.
Une clientèle dans le nord de l’Europe
Philippe Berland, le fondateur d’Astheo, avait enregistré l’an passé une soixantaine de contacts intéressés par le Trolley Cleaner. Depuis 15 jours, l’entreprise en a reçu autant, dont un quart d’éventuels clients français. En pleine crise sanitaire, beaucoup de professionnels de la grande distribution s’interrogent en effet sur le moyen d’effectuer un nettoyage régulier des chariots ou des paniers. « Le marché était peu attentif à ce besoin, confie Philippe Berland. Notre seconde version de la machine n’avait pas trouvé sa clientèle, sans doute pour des raisons technologiques ou de performance, peut-être de prix, mais aussi parce que le marché n’était pas prêt. Notre version 3, en revanche, est aboutie et nous en avons vendu dans des pays du nord de l’Europe. Une machine part prochainement aux Pays-Bas et la commande suivante devrait être pour les Émirats Arabes Unis. Nous avons senti un réel intérêt dès le mois de décembre et cela s’accélère encore depuis le mois dernier ».
Le dirigeant d’Astheo espère bien que certains des contacts actuels vont se transformer prochainement en commandes, lui qui pour l’instant n’a commercialisé que cinq de ses machines. L’entreprise de 25 personnes dont la moitié en R & D, avec un chiffre d’affaires de 2,7 millions d’euros en 2018, a en effet pour activité principale la conception et la fabrication de machines de production pour les équipementiers automobiles.
Un objectif de 20 machines par an
La machine développée par Astheo est un équipement tracté mobile, installé sur une remorque, qui fonctionne avec un circuit d’eau fermé et permet le nettoyage d’environ 60 000 chariots de supermarché par an.
« Elle fonctionne en totale autonomie et utilise de l’eau chaude à 70 degrés avec ou sans l’ajout d’un dégraissant, précise Philippe Berland, les bactéries ne résistant pas au-delà de 63 degrés. Actuellement, ce type de nettoyage est peu ou pas du tout réalisé, au gré des directeurs de magasins, mais il va devenir nécessaire. » Ce qui explique sans doute le regain d’intérêt pour la machine d’Astheo, chez de potentiels clients européens, où la machine est déjà utilisée, mais aussi en France et en Amérique du Nord, au Canada comme aux États-Unis.
Et sur un marché jusqu’alors peu attentif à ce besoin, la concurrence est faible : selon le dirigeant angevin, seul un constructeur autrichien propose actuellement un type de machine similaire. Aussi, si les contacts aboutissent, Philippe Berland envisage une nette augmentation de la production : « L’objectif est d’atteindre pour l’instant un rythme de fabrication de 20 machines par an, confie-t-il. Si le marché s’ouvre rapidement, il nous faudra en revanche gérer le surcroît d’activité, avec des problématiques de délai. Mais c’est aussi ce qui va nous permettre de franchir un cap. »
