Après dix années dans le voisinage de l'Université du Maine, l'École de gestion et de commerce du Mans (EGC) quitte le quartier de la Technopole. Un déménagement qui mène ses 90 étudiants sur le campus de formation de la CCI sarthoise, au sud du Mans. L'EGC y rejoint l'Institut supérieur d'ingénierie d'affaires (Isialm) et l'Institut supérieur de promotion industrielle (Ipi). Dans un contexte de restrictions budgétaires, la CCI regroupe ainsi sur un site unique l'ensemble de son offre de formation supérieure, un pôle désormais dirigé par Véronique Zerr. « La CCI dispose d'un ensemble de formations en management, gestion, commerce et marketing, des compétences qui étaient dispersées géographiquement. C'est donc pour nous l'occasion de dégager des synergies et de créer des passerelles entre les différentes formations. » Les trois écoles se situent en effet à proximité du CFA et du pôle de formation automobile. La CCI dispose donc de l'ensemble de ses forces vives en terme de formation dans un périmètre réduit.
Projet EGC à redéfinir
Totalisant près de 200 étudiants et doté d'un budget de fonctionnement de 1,4 million d'euros, le nouveau pôle d'enseignement supérieur est en mesure de proposer des parcours allant de Bac +3 à Bac +5, aussi bien généralistes que spécialisés. Des complémentarités existent déjà entre l'Ipi et l'Isialm. Accessible à Bac +4, l'Ipi forme des managers de production pour l'industrie. Des diplômés amenés à croiser sur le terrain les ingénieurs d'affaires issus à Bac +5 des bancs de l'Isialm. Dans tous les cas, ces profils trouvent des débouchés au sein de groupes tels que Vinci, Orange, Spie, ainsi que dans les PME locales. « Les diplômes de ces deux formations sont reconnus par l'État et ont une bonne visibilité sur le territoire. En revanche sur un produit école de commerce où la concurrence est forte, il nous faut repenser le projet EGC », ajoute Véronique Zerr. La réorganisation de la formation supérieure devrait donc permettre à la CCI de valoriser davantage son école de commerce. Environ la moitié des diplômés de l'école mancelle intègrent en fin de cursus des entreprises locales, à des postes de cadres intermédiaires. « C'est dans ce contexte que l'EGC va être amenée à évoluer pour coller aux besoins des entreprises du territoire. » Car chahutée financièrement, la chambre consulaire doit en effet gérer un budget au cordeau. La mini-crise de cet été autour de l'Ismans en est un bon exemple. L'école d'ingénieurs du Mans a vu en effet sa dotation passer d'un million à 638.000 euros. Si tous les acteurs gardent, jusqu'à présent, le silence quant à la résorption du trou de 360.000 euros dans les caisses de l'école, cette situation illustre bien les difficultés qu'ont les CCI à assurer certaines de leurs missions quand on leur demande dans le même temps de montrer la pertinence de leur existence.
L'école de commerce du Mans rejoint sur un site unique l'Isialm et l'IPI. Pour la CCI, il s'agit dorénavant de dynamiser ce pôle d'enseignement supérieur.
