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Usine Smart d’Hambach : une vente irréversible mais un repreneur identifié
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Usine Smart d’Hambach : une vente irréversible mais un repreneur identifié

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Annoncée le 3 juillet, la vente de l'usine Smart d'Hambach apparaît irréversible. Seul motif d'espoir : le groupe Ineos du milliardaire Jim Ratcliffe se serait positionné pour racheter le site. Le calendrier n'est pas encore arrêté et le dossier est rempli d'incertitudes.

L'usine Smart d'Hambach, fleuron de l'industrie mosellane, pourrait être reprise par le groupe Ineos — Photo : © Jonathan Nenich

« La vente est vraisemblablement irréversible ». Le constat de l’intersyndicale de l’usine automobile Smart d’Hambach, en Moselle, était sans appel ce 9 juillet suite à un comité social et économique organisé avec des responsables de Daimler AG, la maison mère de Smart. Depuis le 3 juillet, le site industriel baptisé "Smartville" et ses 1 600 salariés, qui produisent 16 000 voitures de marque Smart par an (Smart EQ fortwo et sa version cabriolet), sont suspendus aux explications du constructeur allemand Daimler suite à l'annonce de la vente de l'usine mosellane.

Une délocalisation de la production de Smart en Chine

Le groupe, également propriétaire de Mercedes-Benz, avait annoncé en 2018 un plan d’investissement de 500 millions d’euros visant à produire la Mercedes EQ, un modèle électrique et compact. Un an après, en mars 2019, première entorse au développement du site d’Hambach : Daimler, via une joint-venture avec le chinois Geely, prévoit de délocaliser la production de la future génération de Smart électrique en Chine, dès 2022.

Alors que les salariés avaient consenti à une augmentation du temps de travail pour le même salaire pour sauver ce fleuron de l’industrie du territoire, l’avenir du site semble aujourd'hui scellé. « Cette façon de procéder est inadmissible », dénonce Jean Rottner, président de la Région Grand Est. « Nous voulons des explications. Le choc est total », regrette de son côté Myriam, employée à Hambach. La production de la Mercedes EQ, pourrait filer, en partie, dans l’usine allemande de Rastatt.

Ineos, piste fiable pour sauver les emplois d’Hambach

Si le calendrier de la vente n’est pas encore arrêté – 2021 a été évoqué –, le nom d'un repreneur est apparu : le groupe de chimie britannique du milliardaire Jim Ratcliffe, Ineos. Le groupe, qui voudrait y produire son 4x4 Grenadier recherche cette structure de site, « avec les sous-traitants et les partenaires à proximité directe (qui ne seront toutefois pas forcément les mêmes, NDLR). Ineos pourrait d’ailleurs réutiliser des process Mercedes », expose Thomas Di Francesco, délégué syndical CGT Smart. Le comité social et économique (CSE) aurait d'ailleurs laissé entendre qu'Ineos serait la solution idéale pour maintenir les emplois. Aucun autre nom de repreneur potentiel n’a filtré.

« Cette façon de procéder est inadmissible »

Les syndicats ont rapporté, à la sortie du CSE, que l’usine d’Hambach pourrait, à cause de la crise sanitaire mais aussi en relation avec la fermeture d’équipementiers, ne pas être la seule du groupe Daimler à être vendue. Syndicats et élus du territoire attendent des réponses plus précises de la part du constructeur allemand quant à ses motivations profondes. « Nous avons tous fait de grands sacrifices. Tout ça a été balayé. Nous cherchons encore à comprendre la stratégie de Daimler », ponctue Thomas Di Franceso.

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