Lumena veut industrialiser la création de start-up sur le Sillon lorrain
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Lumena veut industrialiser la création de start-up sur le Sillon lorrain

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Cinq dirigeants issus du Sillon lorrain viennent de créer un « start-up studio ». Appelée Lumena, cette structure vise à lancer dix nouvelles start-up par an, en développant les idées des associés.

Thierry Ehrhardt et Michel Onfray, deux des cinq cofondateurs du start-up studio lorrain Lumena — Photo : © Jean-François Michel

« L’enjeu, c’est d’industrialiser la création de start-up », résume Michel Onfray, un des cofondateurs de Lumena et PDG de la Compagnie du Diamantaire. Il a lancé ce nouveau « start-up studio » sur le Sillon lorrain avec quatre autres dirigeants : Fabrice Croiseaux, PDG d’Intech, président de Télécom Nancy ; Thierry Ehrhardt, PDG du groupe Get ; Franck Legardeur, PDG de Zeenco, et Fabrice Michel, PDG de RH Partners.

« Nous ne sommes pas un incubateur, pas un accélérateur, encore moins une pépinière », précise Michel Onfray pour décrire le fonctionnement du start-up studio Lumena. À l’image de Rocket Internet à Berlin ou de RedPill à Paris, les cinq associés de Lumena veulent lancer des start-up à partir de leurs propres idées, puis les développer à partir du capital humain disponible dans leurs entreprises et du capital financier mobilisé : les cinq dirigeants ont doté Lumena de 300 000 € de capital. Un montant qui devrait permettre de lancer dix start-up par an, mais les associés l’assurent : « C’est pour commencer… » Lumena intéresse déjà des fonds régionaux ainsi que Bpifrance, qui trouverait là une façon « dérisquée » de développer l’écosystème de l’innovation en Lorraine.

Des séances « d’idéation »

« L’objectif, c’est d’avoir trois start-up "en propre", qui seront filiales de Lumena et sept start-up "as a service", qui devront répondre à la problématique d’un industriel ou d’une PME », précise Michel Onfray. Pour équilibrer ses finances, Lumena a vocation à sortir du capital des structures créées en cinq ans, en se rémunérant lors des levées de fonds successives.

« Chaque mois, nous tenons un comité d’engagement », détaille Thierry Ehrhardt. « Chacun arrive avec ses idées et nous les challengeons entre nous. Quand on pitche, nous n’hésitons pas à nous rentrer dedans », assure le dirigeant du groupe Get, qui retrouve dans ses séances « l’adrénaline des débuts, lors de la création d’une entreprise ». Chacun avec sa spécialité, les associés de Lumena identifient les premiers éléments d’un modèle économique, évoquent le marché et le potentiel de développement. « Avec notre expérience, tout cela va beaucoup plus vite », assure Thierry Ehrhardt, qui veut surtout éviter l’écueil de la « technologie incroyable pour laquelle il n’y a pas de marché ». Les associés de Lumena vont concentrer leurs travaux sur quatre sujets : la blockchain, l’intelligence artificielle, les objets connectés et la cybersécurité.

De la séance « d’idéation » à la validation du projet pour devenir une start-up, il devra s’écouler moins de trois mois, qui vont servir notamment à lever les verrous technologiques et à créer une preuve de concept : « Pendant ce temps, il faut aussi trouver la bonne personne pour devenir le bon porteur de projet », souligne Michel Onfray, qui décrit le cadre bancaire luxembourgeois comme le profil idéal. « Arrivé à la quarantaine, ce type de profil peut être tenté de quitter le confort de sa carrière pour l’environnement très stimulant du développement d’une start-up », assure Michel Onfray, qui compte notamment sur le réseau des associés de Lumena pour créer un vivier.

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